À la suite d’une courte réflexion, c’est ce que nous inspire le dernier bulletin municipal distribué ces derniers jours dans nos boîtes aux lettres (huit bulletins en six ans) : que c’est beau de vivre dans le rêve, l’illusion souverainement acceptée et distribuée. Le danger mortel serait que ceux qui ont rédigé ce bulletin, finissent par croire à leurs rêves, leurs illusions
En effet, rien ne manque en photos. Les réalisations effectuées, celles à venir. Reste à voir les chiffrages fournis. Nous sommes d’ailleurs certains, que tout le monde aura compris que les financements publiés, ne proviennent pas du seul budget de la commune. Cela reviendrait à laisser supposer que le budget d’Estagel est immensément riche. Rassurez-vous ! Il n’en est rien.
Quel est le message adressé à la population ?
Le premier et le plus important pensons-nous, pour les auteurs présumés du bulletin, est de dire que l’équipe sortante, avec le maire* à sa tête, va repartir dans la joute électorale pour les prochaines élections municipales.
Dans cette même lignée, le message est également le suivant : “votez pour cette liste, continuez de nous faire confiance et ainsi, nous pourrons continuer de faire ce que nous voulons, de diriger la commune en petit comité.” C’est en tout cas, ce qui n’échappe guère à un Å“il et une oreille attentive à la vie du village.
Où en sommes-nous réellement ?
Les mises au point, pourraient être nombreuses, pertinentes et toutes aussi peu réjouissantes en particulier celle sur la démocratie. Mais passons ! Nous n’en retiendrons toutefois qu’une seule. Celle sur les difficultés économiques rencontrées. L’économie, tout le monde le sait, est ce qui fait la vitalité de la vie de tous les jours et qui est ordonné par la vie des commerces. Il serait nécessaire d’ailleurs, en concertation avec les commerçants, de faire le point sur les étals fermés ces derniers temps, pour réfléchir, et comment arrêter ce marasme.
Dans le village, nous pouvons assurer sans nous tromper, que cette vitalité pourtant souhaitée, est au plus mal. Certains Estagellois ont même fait des photos pour garder les preuves des disparitions successives d’échoppes ces derniers temps. Nous ne les dénombrerons pas. Celle qui nous touche le plus profondément étant celle de la cave coopérative.
Le plus terrible, offensant, est que tout cela se passe dans le plus strict silence, sans l’amorce d’un balbutiement aussi discret fut-il. En sera-t-il de même pour le bureau de poste malgré une jérémiade bien éphémère, sans lendemain à ce jour ?
Et tout cela, avec en toile de fond, le raisonnement mortifère suivant : “il n’y a rien à faire, c’est partout pareil”. Cette manière de penser, entraîne inexorablement le fatalisme, le renoncement et plus grave, l’individualisme, le repliement sur soi, la négation du travail collectif, source de toutes les avancées sociales. La population d’Estagel, par le passé, a mené des combats de tous ordres. Là non plus, nous n’en ferons pas la liste. Ils sont nombreux !
Elle a mené ces combats, car aux affaires, des hommes et des femmes convaincus, ne ménageaient pas les efforts pour motiver par l’exemple. Certes, tout n’a pas été gagné. Mais une chose est cependant certaine. Jamais nous ne sommes allés à l’abattoir comme un troupeau docile. Jamais !
Souhaitons que les prochaines élections voient apparaître des citoyennes et citoyens décidés à ne pas s’en laisser compter par l’ambiance trop molle que nous vivons maintenant par habitude. Que nous verrons des hommes et des femmes disponibles pour faire vivre la démocratie municipale. Il est temps de dire : ça suffit, faisons autrement.
Joseph Jourda
*NDLR. Roger Ferrer, maire d’Estagel (2 200 habitants environ)