(Vu sur la Toile)
Les chiffres historiques de l’ouragan Mélissa : “On a battu le record mondial de la vitesse du vent”
(Article de LM • Rédaction Radio Monte Carlo/RMC)
RMC.- L’ouragan Mélissa, qui a déferlé sur la Jamaïque, a “battu le record mondial de la vitesse du vent”, affirme ce mercredi sur RMC Gaël Musquet, météorologue, qui évoque des pointes à “405km/h à 216 mètres”.
L’ouragan Melissa, rétrogradé en catégorie 3, a touché mercredi l’île de Cuba où des centaines de milliers d’habitants ont été déplacés, après avoir privé d’électricité un demi-million de personnes en Jamaïque, “zone sinistrée”. La tempête évolue entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant encore mercredi les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC).
“Pour la Jamaïque, on a atteint 405 km/h à 216 mètres. C’est la vitesse du vent mesurée par une sonde larguée depuis un avion chasseur d’ouragan. C’est un record mondial : on a battu ce record avec l’ouragan Mélissa”, fait savoir sur RMC Gaël Musquet, météorologue, spécialiste des catastrophes naturelles.
D’une tempête à un ouragan en un rien de temps, “on va malheureusement devoir s’habituer”, prévient Gaël Musquet
Il faut remonter au typhon Mawar (2023) pour retrouver une tempête aussi intense en termes de vitesse des vents (298 km/h) et de pression (892 millibars). L’ouragan est aussi le plus puissant à s’être jamais abattu sur la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques.
D’une tempête tropicale accompagnée de vents soufflant à un peu plus de 110 kilomètres par heure, Melissa est classée en l’espace de 24 heures en ouragan de catégorie 4, avec des vents de 225 km/h. Puis elle s’est encore renforcée en catégorie 5, soit le niveau maximum de l’échelle de Saffir-Simpson. Ces évolutions très rapides, “ce sont des choses auxquelles on va malheureusement devoir s’habituer”, prévient Gaël Musquet. Le changement climatique n’y est pas pour rien.
Le réchauffement de l’océan augmente l’intensité de l’ouragan
“Pris dans leur ensemble, on pourrait très bien avoir affaire à un marqueur du changement climatique”, considère auprès de l’AFP Kerry Emanuel, météorologue et climatologue au MIT. “Ce réchauffement atmosphérique tend à réduire l’intensité, et le réchauffement de la température de surface de la mer tend à augmenter l’intensité”, explique auprès de la même source David Gilford, scientifique à l’organisation à but non lucratif Climate Central. En général, “la température de surface de la mer l’emporte” dans la détermination de la puissance des tempêtes.
“L’ouragan est un phénomène naturel qui permet de refroidir l’océan. Toute l’énergie, toute la chaleur pompée par cet ouragan sur cette eau à plus de 30 degrés, une fois qu’il est passé, l’océan baisse de 3, 4, parfois 5 degrés. On peut perdre 5 degrés. C’est bien, pour les écosystèmes, d’avoir ces phénomènes naturels qui refroidissent l’océan”, détaille Gaël Musquet. “Malheureusement, l’homme a construit sur le parcours, sur l’itinéraire des ouragans, qui tuent, qui blessent, qui détruisent”, poursuit ce dernier.
Melissa est passée au-dessus d’eaux plus chaudes de 1,4 °C du fait du changement climatique, selon une première analyse de Climate Central – des températures rendues au moins 500 fois plus probables par le réchauffement causé par l’homme.
(Source : RMC)

