Caramany, Centenaire du monument aux Morts… Vingt-cinq morts pendant la Première Guerre Mondiale (1914-18) pour un village de 577 habitants !
Dans le cadre du programme de commémoration du centenaire des monuments aux morts des Pyrénées Orientales, le 26 avril 2025, le comité du Souvenir Français présidé par Pierre LAPRAYE, assisté par la Délégation Générale pour les Pyrénées Orientales présidée par le Général Gilles Glin, organisait, avec la participation active de la commune de Caramany administrée par Mr le Maire Christian Lemoine, le centenaire du monument aux morts de la commune.
Gilles Bérard remercie Bernard Caillens.
De nombreux présidents et vice-présidents des comités des Pyrénées-Orientales s’étaient joints à cette commémoration. Ainsi nous pouvions saluer entre autres, le Comité de Claira avec son vice-président Jacques Bonafos, le comité de Saint-Laurent-de-la-Salanque avec sa présidente Sylviane Randon, le comité du Boulou avec sa présidente Josiane Manson, la présidente du comité de Millas, Cécile Quintus, le président du comité d’Ille-sur-Têt, Jérôme Parrilla et membre de la Section Histoire Arts Militaires (SHAM).
S’étaient joints à la cérémonie sur invitations, le sénateur Jean Sol, le maire de la commune de Latour-de-France, Marc Carles et le maire de la commune de Trilla, Didier Foucade, rejoins par le sous-préfet honoraire Jean-Marc Bassaget.
Plus d’une centaine de participants pour une population de 130 habitants, avaient répondu à l’invitation, et une dizaine de porte-drapeaux conduits par Jacques Jourda, dont le porte-drapeau de la DG66, Guy Portes, ceux du Souvenir Français et de certains anciens combattants honoraient la mémoire de nos morts pour la France.
Cette commémoration conduite par le Délégué Général adjoint pour le secteur Conflent Fenouillèdes, Gilles Bérard, était organisée en trois phases à savoir :
– Cérémonie protocolaire devant le monument aux morts avec interventions des autorités, lecture du poème “Monument aux Morts” écrit par Henri JONCA responsable de la SHAM, “Appel aux Morts” et dépôt de gerbes du Souvenir Français et de la Commune de Caramany. Puis Sonnerie aux Morts, minute de silence et Marseillaise qui clôtura la Cérémonie protocolaire. S’en suivi les remerciements aux portes de drapeaux par les autorités.
– Conférence de Bernard Caillens, ancien maire de Caramany, sur le thème : “Histoire du monument aux Morts, évocation de la mobilisation et des morts pour la France”. Cette conférence fruit de nombreuses recherches reçu de vifs applaudissements (https://www.caramany-paridulac.fr/caramany/histoire/test-4.html). La salle des fêtes de la commune de Caramany était occupée au maximum de ses possibilités d’accueil !
– Le traditionnel moment de convivialité autour d’un buffet déjeunatoire, offert par la municipalité, clôtura cette belle commémoration de l’avis de tous les participants.
Les dépôts de gerbes.
Notes…
La mairie, l’église, l’école publique, et le monument aux morts, voilà les piliers de n’importe quelle ville ou village français. Les monuments aux morts sont omniprésents dans le paysage urbain de la France.
Le pays en compte aujourd’hui environ 30 000, ce qui en fait le monument le plus fréquent sur le sol français. Si l’édification des premiers monuments aux morts remonte à 1870, c’est surtout après la guerre de 14-18 qu’ils fleurissent partout en France. Mais derrière une apparente uniformité des monuments se cachent parfois des sens bien précis et des messages cachés…
De 1914 à 1918, la Première Guerre mondiale, véritable carnage de masse, fait plus de dix-huit millions de morts en Europe. En quatre années de guerre, c’est plus de 1,7 million de Français qui perdent la vie. Le traumatisme est omniprésent.
Dès 1919, les peuples européens mettent en place des commémorations pour rendre hommage à ces millions de victimes. En 1915 le statut de mort pour la France est institué, et entre 1919 et 1925, une série de lois est adoptée en France pour commémorer les générations perdues à travers l’érection de monuments un peu partout sur le sol français. C’est une véritable frénésie commémorative qui se met en place.
Entre 1918 et 1925, quinze monuments par jour sont érigés en France. Chaque commune peut alors construire son propre monument. Un véritable culte laïque se met en place dans la France d’après-guerre. Les longues listes de noms venant témoigner de l’ampleur de l’hécatombe.
Ces monuments ne sont pas seulement des lieux de recueillement, mais aussi des symboles de l’identité nationale et du devoir de mémoire. Ils rappellent que les vivants donnent un sens à la disparition des soldats en les inscrivant dans une histoire collective.
Le Souvenir Français a établi la liste des monuments communaux aux Morts pour la France, centenaire en 2025 : Camélas, Caramany, Maury, Saint-Estève, Saint-Jean-Lasseille, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Taulis, Villeneuve-la-Rivière, Finestret, Osseja, Porté-Puymorens, Saillagouse, Vinça… et celui de Monjuïc à Barcelone (Espagne), qui fut inauguré le 1er juin 1925 par la roi d’Espagne Alphonse XIII.
Dans les Pyrénées-Orientales, seules quatre communes – sur les 226 ! – n’eurent pas de morts au front ; une dizaine d’autres n’ont pas élevé de monument aux Morts. Toutes les autres disposent donc d’au moins un monument, souvent sur une place aménagée à cet effet, mais on en trouve aussi dans les cimetières, au pied des églises et parfois même à l’intérieur de l’église.
Caramany se distingue car il fait partie de ces villages qui ont décidé d’avoir deux monuments aux morts, l’un dans l’espace public, l’autre dans l’enceinte religieuse. Bernard Caillens rappela la genèse de leur érection et rappela le profil des 25 morts pour la France du village qui alors abritait 577 habitants.
Comme le rappel la devise du Souvenir Français : “A nous le Souvenir, à eux l’immortalité !”