(Communiqué)

 

Le Collectif « Ça suffit – Stop à la poussière » et l’association de défense de l’environnement  FRENE 66 communiquent :

 

-“Après des décennies d’empoussièrement les riverains de la carrière de Baixas (Pyrénées-Orientales) sont parvenus à faire bouger les lignes.

Les plaintes enregistrées auprès de la DREAL sur l’insuffisance des contrôles ont entraîné des rapports d’inspection des installations classées sur cette entreprise qui extrait 600 000 tonnes de granulats par an.

En 2023, ce rapport relevait des non-conformités quant aux mesures de sécurité incendie (pas de réserve d’eau, débroussaillement insuffisant) mais aussi l’absence de documentation sur les modalité de mesure et de mise en œuvre de son programme de surveillance, notamment dans les émissions de poussière.

En 2024, le rapport a constaté des non-conformités persistantes avec les prescriptions de l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter. Par un arrêté du 29 novembre 2024, le préfet des Pyrénées-Orientales a mis en demeure la société Lafarge-Holcim Granulats de corriger la non-conformité concernant les normes de prévention des émissions de poussières dans un délai de 6 mois.

Les riverains sont aussi mobilisés pour obtenir le financement d’une déviation pour les 100 camions qui rempruntent chaque jour une rue étroite de leur lotissement, source de nuisances et de possible accident.

Si la question des poussières sédimentaires qui envahissent les demeures, balcons et jardins des maisons alentours est enfin reconnue par les pouvoirs publics, la question des particules fines reste angoissante.

A la suite de la campagne de sensibilisation et de mesures organisée par France Nature Environnement, le constat n’est plus discutable.

Globalement, lors des jours de tramontane, concernant les particules fines les plus grosses (PM 10), il a été observé sur 12 jours consécutifs :

• au plus proche de la carrière, 10/12 jours où les valeurs sont au-dessus des valeurs limites réglementaires (50μg/m³) avec 3 pics à plus de 200μg/m³ et 2 pics à plus de 300 μg/m³ soit 6 fois plus que la valeur limite.

• à l’emplacement le plus éloigné de la carrière, 5/12 jours où les valeurs sont au-dessus des valeurs limites réglementaires (50μg/m³) avec 2 pics à environ 200μg/m³ ou plus soit 4 fois plus que la valeur limite.

• aux autres emplacements, 8/12 jours où les valeurs sont au-dessus des valeurs limites réglementaires (50μg/m³) avec des pics allant jusqu’à 200 voir 300μg/m³ soit 4 à 6 fois plus que la valeur limite.

Les particules fines sont nocives pour la santé. Elles provoquent des irritations des voies respiratoires et sont associées à une augmentation de la mortalité.

Les associations demandent une surveillance adaptée et complète des activés d’extraction. Ce qui n’est pas le cas à Baixas. C’est pourquoi les riverains ont porté plainte auprès de l’Agence régionale de santé pour que cette question des particules fines ne traînent pas encore pendant des années.

Cela nécessite la mise en place immédiate d’un matériel moderne permettant le suivi de la pollution atmosphérique et de la teneur en particules fines et la réalisation sur la commune de Baixas d’une étude épidémiologique sur les maladies respiratoires et cardiaques.

A Baixas, la population ne baisse pas les bras devant le lobby des carriers et l’État doit assumer son rôle de garant de la santé publique en sanctionnant le non respect des normes sanitaires”.