« Convention LiO-Train pour le TER entre la Région Occitanie et la SNCF : une contribution régionale toujours plus coûteuse pour un service aux usagers toujours en baisse ! »
Xavier Baudry (Conseiller Régional RN) interpellait Carole Delga au sujet de ces versements supplémentaires pour 2025 à l’opérateur SNCF, lors de l’assemblée plénière de la Région, qui se tenait aujourd’hui à Montpellier :
–“Madame la Présidente,
Vous le savez, les élus du Groupe Rassemblement National se sont opposés à cette convention en raison de son coût exorbitant pour le contribuable que nous vérifions dans cette délibération et du manque de qualité de service pour l’usager comme je vais l’exposer.
Si nous consentons aux retenues faites sur la rémunération de la SNCF, à savoir les 5,1 millions d’€uros dus aux réfactions pour service amputé, et les 13,3 millions d’€urosdus à l’augmentation des péages de la part du groupe SNCF, bien au-delà de l’inflation, nous n’approuvons cependant pas, le montant de la rémunération révisée, fixé à 487,6 Millions d’€uros, dans le préambule du projet de décision unilatérale.
Une telle rémunération induit une contribution nette du Conseil régional de 370 M€ pour 2025, alors qu’elle n’était que de 329,8 en 2021 et de 234 M€ en 2016.
Ce sont donc 58% d’augmentation en 10 ans,alors que dans le même temps, la qualité de service s’est dégradée ! Ce n’est plus tolérable !
Cette Convention et les versements 2025 à SNCF Voyageurs, sont l’occasion aussid’aborder une problématique qui touche chaque jour des milliers de voyageurs en Occitanie : les retards récurrents !
Les TER sont devenus synonymes de retards fréquents et d’une gestion aléatoire du réseau ferroviaire. Ceux-ci entraînent des conséquences graves pour les usagers qui comptent sur le train pour leurs trajets quotidiens.
Leurs raisons sont multiples : les problèmes d’infrastructure, les pannes techniques, le vieillissement des voies, des gares et des équipements ferroviaires y jouant un rôle majeur. Et bien souvent, ce sont les travaux eux-mêmes, qui nécessaires certes, perturbent encore plus la circulation des trains.
Les mouvements sociaux, ajoutent une couche de complexité à la question. Ces grèves sont devenues récurrentes et, bien que parfoisjustifiées par des revendications légitimes, elles perturbent cependant gravement le service dû aux usagers, et découragent les voyageurs qui ne savent plus à quoi s’attendre lorsqu’ils prennent un TER.
Il ne s’agit pas seulement de petites gênes, mais bien d’un manque de fiabilité d’un droit du public à bénéficier de transports fiables et qui touche la confiance des passagers dans le transport ferroviaire. Ceux-ci-sont de plus en plus nombreux à se tourner vers d’autres moyens de transport, parfois moins écologiques, mais plus efficients.
Culpabiliser les habitants de notre Région à tout bout de champ pour des raisons idéologiques, en instrumentalisant les changements climatiques et ne pas leur proposer des transports écologiquement vertueux, avouez que cela paraît totalement contradictoire.
Vous avez des priorités politiques et fait des choix économiques.
Et donc décidé d’abandonner la modernisation et le développement du réseau ferroviaire en milieu rural, alors que certaines de ces lignes ont longtemps été des leviers de mobilité importants pour les populations locales. Aujourd’hui Madame la présidente vous abandonnez, la ligne ferroviaire Limoux-Quillan, impactant ainsi toute la haute vallée de l’Aude , au grand regret des élus locaux et des associations de défense des transports publics.
La fermeture de la ligne en 2018 et l’absence de perspectives réelles de réouverture avaient à l’époque accentué le sentiment de déconnexion.
Le projet initial visant à réhabiliter cette ligne, dont les infrastructures étaient vieillissantes, avait pour objectif de renforcer la desserte de cette zone, mais aussi de favoriser le transport écologique, en offrant une alternative à la voiture pour les trajets quotidiens des habitants :
Ou quand la gestion et la vision Socialiste se heurte à la réalité quotidienne, celle de la vraie vie des classes populaires.
Avez-vous dans ce dossier mis la charrue avant les bœufs et eu des effets d’annonces ?
Le faible potentiel de fréquentation de la ligne, comparé aux lignes à plus fort trafic, a visiblement joué un rôle dans l’abandon du projet.
Les études prévisionnelles ont révélé que la rentabilité de la ligne serait aléatoire, en raison de la faible densité de population dans la zone concernée et de la proximité de routes alternatives.
Cette absence de rentabilité aurait-elle été un facteur déterminant pour ne pas poursuivre les efforts financiers pour une réhabilitation qui risquait de ne pas couvrir les coûts d’exploitation ?
Sacrifierez-vous, Madame la Présidente, le Service public sur l’hôtel de la rentabilité ?
Avez-vous réorienté vos priorités, par le choix de concentrer les investissements uniquement sur les projets les plus rentables ?
En Occitanie, les projets ferroviaires les plus soutenus sont désormais ceux qui répondent aux enjeux de mobilité entre les grandes agglomérations, comme la rénovation des lignes vers Toulouse ou Montpellier. Cette réorientation a donc marginalisé les projets liés aux lignes rurales comme celles de Limoux-Quillan ou Millau-Rodez.
Des alternatives, comme le développement du transport en bus ou des solutions de covoiturage, ont été proposées, mais ces modes de transport ne répondent pas aux mêmes besoins en termes de ponctualité, de confort et de capacité, sans parler de leur bilan carbone.
Ce phénomène traduit l’enjeu crucial de l’aménagement du territoire, où la mobilité, et en particulier les transports publics, devraient jouer un rôle majeur dans la réduction des inégalités territoriales.
Alors Madame la Présidente, Il est urgent de mettre en œuvre des choix politiques différents pour assurer un réseau de transport plus efficient et son accès plus équitable notamment par les habitants des zones rurales.