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Mafia en Corse : “Ce ne sont pas uniquement des voyous, ce sont aussi des responsables politiques ou économiques”, affirme le porte-parole du collectif “A Mafia No, A Vita Ié”
(Article de Franceinfo)

 

France Info.- “Ce ne sont pas uniquement des voyous, ce sont aussi des responsables politiques ou économiques”, a déclaré jeudi 22 juin sur France Inter Léo Battesti, co-fondateur et porte-parole du collectif “A Mafia No, A Vita Ié”. Deux collectifs antimafia, trois associations de défense de l’environnement et une plateforme citoyenne ont appelé ce mardi les élus de l’Assemblée de Corse à faire des “propositions concrètes” dans “le combat contre la mafia” sur l’île.

“C’est la première fois dans l’histoire de la Corse, mais aussi au niveau de l’histoire judiciaire française, que des collectifs antimafia sont créés. Le système mafieux n’est pas spécifique à la Corse”, a expliqué Léo Battesti. “Dès le moment où il y a une porosité politique, économique, ce ne sont plus des truands traditionnels, mais des gens qui veulent peser sur les choses de la Cité et c’est très dangereux. Chez nous, cela fait longtemps que ça dure. Nous avons, de l’aveu même des autorités, plus de vingt bandes criminelles qui font la loi dans toutes les régions de l’île. En Corse, nous avons le record d’assassinats par tête d’habitant.”

 

“Il faut que les élus prennent leurs responsabilités”

Léo Battesti “ne jette pas la pierre” aux élus. Elu territorial à l’Assemblée de Corse, appartenant au groupe “Muvimentu Corsu pa l’Autoderterminazione” en 1986, il “sait ce que sont les mécanismes de déni qu’il peut y avoir. Les évolutions ne peuvent venir que des citoyens. Il ne faut plus parler avec la langue de bois.” Pourtant, il y un an, le procureur général de Bastia contestait ce caractère mafieux. Pour Léo Battesti, ancien leader du FLNC, “c’est le problème des autorités régaliennes en Corse. Elles font de la tactique et de la navigation à vue. Elles n’ont jamais manifesté une volonté d’en découdre, parce que cela implique énormément de choses. Ce ne sont pas uniquement des voyous, ce sont aussi des responsables politiques ou économiques de l’île et on a peur de faire des vagues.”

Pour que les choses s’arrangent, “il faut que les élus prennent leurs responsabilités, que l’Etat prenne les siennes”, a insisté sur France Inter l’initiateur du collectif. “Il faut faire comme les Italiens. Ils ont créé un délit mafieux qui permet de s’en prendre à la mafia.”

“Ce ne sont pas seulement ceux qui ont des calibres qu’il faut viser, ce sont ceux qui commanditent ces gens-là. Il y en a qui sont de beaux chefs d’entreprises, bien cravatés, propres sur eux et ce sont eux le danger pour la démocratie.”

Léo Battesti, co-fondateur du collectif “A Mafia No, A Vita Ié”
sur France Inter