Interview de Sandrine Dogor-Such, née le 8 novembre à Tours (Indre-et-Loire), préparatrice en pharmacie de métier, membre du Rassemblement National (RN), a été élue députée de la 3e circonscription des P-O lors des élections législatives de 2022, au second tour le 19 juin avec 54,11% des voix (face à sa concurrente Nathalie Cullell de La France Insoumise/ LFi). Elle siège au sein du grouoe RN de Marine Le Pen et est membre de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale. Elle est également conseillère municipale de Perpignan dans l’équipe du maire Louis Aliot depuis 2020…
-Ouillade.eu : récemment nous avons publié une tribune dans laquelle vous pointiez du doigt le sectarisme de certains élus à votre égard. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
-Sandrine Dogor-Such, députée Rassemblement National (RN) de la 3e circonscription des P-O : “Je ne m’endors pas avec pour livre de chevet, les résultats des dernières élections législatives. Mais pour l’occasion, les chiffres parlent. Ils constituent les marqueurs bien réels du contexte politique de ma circonscription.
Commune de Fontrabiouse : 57,97 %
Commune de Formiguères : 46,82 %
Commune de Mont-Louis : 64,58 %
Commune de La Cabanasse : 50 %.
Il me semble que ces scores sont bien plus qu’honorables ! Malgré cela les maires de ces quatre communes ont fait table rase de ce souhait populaire de changement.
Leur comportement les conduit même à un repli sur soi qui les emmène naturellement à s’écarter de la société et à refuser toute forme d’assistance de ma part.
Cette attitude est bien sûr préjudiciable pour leurs administrés.
Alors, à l’heure où la France doit retrouver le chemin de l’autorité, les élus qui s’affranchissent de certaines règles, dont protocolaires en autres, sont loin d’être comme l’exige leur fonction, les garants de la démocratie”.
-Avez-vous des exemples de sectarisme de maires précisément ?
-Sandrine Dogor-Such, députée : “Mes demandes de rendez-vous n’ont pas de réponse et disparaissent des radars. Ou des réponses du type : « Je ne suis pas libre avant l’hiver prochain ». C’est également me renvoyer mes vÅ“ux avec une annotation : « Il est temps de se mettre au travail ». C’est diffuser à qui veut l’entendre : « Ici on ne la voit pas » Évidemment, puisqu’ils ne veulent pas me recevoir…
Mais le plus affligeant est le manque de respect récurrent à l’encontre de ma collaboratrice parlementaire, que je mandate pour me représenter lorsque je suis à l’Assemblée Nationale, à Paris.
J’accepte le débat d’idées, j’accepte la contradiction, j’accepte la critique car elle peut devenir source de construction. Mais je refuse le mépris, la grossièreté et l’irrespect. Je refuse la violence verbale à l’égard de mes salariés. Je refuse qu’ils soient foulés aux pieds.
Mesdames et messieurs les élu(e)s, si un de vos proches était à leur place, qu’en serait-il ?”.
-Dans l’ensemble, comment vous accueillent les élus dans votre circonscription ?
-Sandrine Dogor-Such, députée : “Je me suis rendue à l’évidence : il ne faut pas aller bien loin, pour trouver un meilleur accueil. Forcément, cela me rassure.
Il me semble que les mentalités changent et que les élus placent tout d’abord l’humain au centre de l’action politique.
Malgré mon étiquette, une grosse partie d’entre eux n’a pas l’intention de me juger uniquement sur mes actes. Dans l’opposition il reste toujours difficile de concrétiser. Mais dans l’hémicycle, j’arrive bien à me faire entendre.
Il est de mon devoir de travailler avec tous les élus pour le bien commun de notre territoire. En ce qui me concerne, j’estime que le sectarisme n’a pas sa place à la table de la construction.
Finalement, j’ai envie de dire à tous les élus : je prends énormément de plaisir à vous rencontrer. J’aime vous entendre parler de vos villages, de vos projets et je suis très sensible à ce qui vous touche.
Les fonds de réserves parlementaires ont disparu, mais Sandrine Dogor Such, votre députée, sera toujours présente pour vous épauler.
-Dans un tout autre domaine, quelles sont les préoccupations des habitants qui vous remontent ?
-Sandrine Dogor-Such : “Les préoccupations sont multiples et les causes en sont multifactorielles. Cela concerne beaucoup de secteurs : la désertification, la santé, l’emploi, le logement, l’insécurité, l’éducation et harcèlement à l’école, la problématique agricole et les lenteurs administratives. C’est un constat alarmant.
Dans tous ces domaines, les aides financières tardent à se concrétiser. Concernant le handicap, certains dossiers sont en attente depuis un, deux, voire trois ans. Quelque fois, aucune réponse concrète n’est apportée. Les habitants se plaignent également du sérieux manque de communication et d’information de la part de l’Administration.
Et puis, il y a ces vieux dossiers … La RN 116 par exemple ! et que dire puisqu’un ancien Premier Ministre* n’a pu régler lui-même ce problème crucial pour notre territoire.
-Que vous inspire le récent remaniement ministériel ?
-Sandrine Dogor-Such, députée : “Un remaniement ? On prend les mêmes et on recommence !
Monsieur Macron nous a promis une cure de désintoxication et nous avons droit à une cure d’addiction.
Monsieur Macron instaure Gabriel Attal comme une arme anti Jordan Bardella mais nous avons droit au pompier de service qui n’a plus d’outil pour lutter contre la montée des eaux.
C’est peut-être une chance pour les agriculteurs en cette période de grande sécheresse !
J’ai du mal à comprendre la fusion du ministère du Travail et de la Santé. Dans l’urgence, ce qu’il faut à la France : c’est un plan Marshall de la santé. Elle demeure un des parents pauvres du gouvernement, dans une France où la désertification médicale provoque d’énormes difficultés d’accès aux soins pour des millions de Français.
Et que penser du maintien des cadres : Messieurs Darmanin, Dupond-Moretti, Le Maire…
La France va bien, tellement bien qu’il ne faut rien changer.
Pardon quelle erreur ! Monsieur Macron a fait un choix au combien important pour l’avenir des Français : Madame Dati à la Culture. Il fallait y penser, cette décision va sûrement impacter fortement la qualité de vie des Français…”
Propos recueillis par L.M.
*NDLR. Jean Castex, ancien maire de Prades, conseiller régional, départemental… Qu’a-t-il apporté au département des P-O pendant qu’il était locataire à l’Hôtel Matignon (siège social du Chef du Gouvernement français) ?