Les maires – et notamment ceux des petites ou moyennes communes -, restent la personnalité politique préférée des Français, qui louent leur compétence, leur dynamisme et leur proximité avec la population

 

De par mes fonctions de direction des services dans différentes collectivités et de par la connaissance acquise dans ma fonction de directeur régional adjoint du CNFPT** sur le territoire du Languedoc-Roussillon, je m’associe pleinement aux résultats de l’enquête menée par CEVIPOF Sciences Po et l’AMF*** ; je peux attester des difficultés auxquelles sont confrontés les maires et de leur engagement journalier, souvent au détriment de leur vie familiale, dévoués au service de leur commune ou établissement public ainsi que l’engagement des agents dans leur mission de service public.

J’aurais souhaité toutefois que cette enquête soit complétée par un questionnaire sur les qualités comportementales que l’on est en droit d’attendre d’un maire à l’égard des élus de l’opposition, entre autres…

A défaut, je me replie sur l’analyse que je peux faire du fonctionnement de ma commune, Argelès-sur-mer, et je dois reconnaitre que les travaux réalisés pour la sécurité des piétons et cyclistes et les derniers en date, à savoir l’aménagement de la route du Neguebous, s’avéraient nécessaires, utiles et indispensables comme le furent la création du parking au centre-ville en lieu et place du stade et l’aménagement de la place Gambetta.

De même que s’avéraient indispensables les remises en état de la voirie et des réseaux dans la lignée de l’action entreprise par son prédécesseur, ou les aménagement ayant pour objet de fluidifier la circulation, l’aménagement du rond point à l’entrée du village en est un exemple.

Sur ces points particuliers, le citoyen que je suis ne peut que les approuver.

 

S’agissant des relations avec l’Opposition municipale…

 

Je veux simplement rappeler qu’aux dernières élections municipales, les listes d’opposition ont totalisé près de 2 000 voix et que les oppositions doivent pouvoir faire valoir leur point de vue au nom de toutes celles et ceux qui leur ont accordé leur confiance et rappeler en outre, qu’une majorité ne constitue pas l’unanimité.

Le comportement du maire**** m’interpelle quand il refuse à un représentant de l’opposition, qui a demandé au nom des deux listes d’opposition, de lire une déclaration qui concernait la décision du tribunal administratif de Montpellier d’annuler la Délégation de service public des transports (DSP), indiquant qu’il lui appartenait à lui seul de lire une déclaration, qui tant sur la forme que le fond est plus que contestable.

Lorsqu’une décision est prise il appartient à celui qui en est l’auteur d’assumer la responsabilité qui en découle sans chercher à la transférer sur un tiers.

En choisissant un bouc émissaire on évite généralement de se confronter à sa propre responsabilité, préférant la déplacer sur quelqu’un d’autre.

A l’heure où fleurit la notion de démocratie participative, prendre en compte les avis des associations de défense de l’environnement contre une urbanisation galopante, l’abatage systématique d’arbres plus que trentenaires ou autres problèmes environnementaux serait selon mon avis de nature à préserver l’image « d’Argelès la naturelle » …et se prémunir d’une charge financière pour la commune en évitant les nombreux recours? dont certains auraient pu être probablement évités par le dialogue et la concertation.

Le parler ensemble, la liberté d’expression, le droit et le devoir d’écouter l’avis des autres et d’être écouté soi-même constitue une composante inaliénable de la démocratie, de même que c’est à tort que les responsables d’exécutifs considèrent qu’ils sont les seuls à former des jugements pertinents.

Toujours, je dis bien toujours, il appartient aux citoyens de faite preuve d’esprit critique, d’analyse, et d’exprimer ses convictions dans le respect de l’autre, garder le silence ou courber l’échine, c’est donner du grain à moudre à l’autoritarisme.

En paraphrasant Etienne de la La Boétie – théoricien de la servitude volontaire – j’ajouterai « seule la servitude de l’homme permet à celui qui détient le pouvoir de s’y maintenir ».

 

Gérard Broc

*Gérard Broc, ancien Directeur général des services de la Communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris (CC-ACVI).

**CNFPT = Centre national de la fonction publique territoriale.

***AMF = Association des maires de France.

****Antoine Parra (Divers Gauche/ DvG), maire d’Argelès-sur-mer, président de la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris (CC-ACVI).