(Communiqué)
Mission accomplie pour la délégation des associations patriotiques du sud du Haut-Rhin en déplacement à Canet-en-Roussillon… C’est durant ce premier week-end de juin que le Souvenir Français, le Sous-Groupe de l’Union Nationale des Combattants et le Rotary Club d’Altkirch-Ferrette (68) se sont déplacés à Canet, dans le cadre du devoir de mémoire
Les Alsaciens sont venus expliquer à leurs homologues canétois comment ils ont vécu « l’annexion » de l’Alsace-Moselle par les nazis durant la 2ème guerre mondiale. C’est Marie-Claire Vitoux, maître de conférences à l’Université de Haute Alsace, qui a ouvert pour nous des pages de notre histoire que nous n’avons pas souvent l’occasion de feuilleter et qui ne figurent pas dans nos manuels scolaires.
Dans un premier temps, avec la complicité du Comité du Souvenir Français de Canet-en-Roussillon qui les a accueillis durant leur séjour, nos alsaciens se sont rendus samedi matin 1er juin au Centre Départemental de la Mémoire à Perpignan, lieu rempli d’émotions. La visite de deux heures a marqué profondément nos visiteurs tant les lieux regorgent d’archives, de documents et d’objets relatifs aux différents conflits auxquels la France a pris part. Nos amis envisagent d’importer le modèle jusqu’en Alsace et ont marqué leur intérêt pour l’association qui porte à bout de bras ce projet, par le don de deux films réalisés et offerts par monsieur Gérard Cronenberger ainsi qu’un chèque.
La journée s’est poursuivie à 16H à Canet. Salle comble au « Clap Ciné » où s’étaient réunis près de deux cents personnes venues entendre la réalité sur cette période sombre.
Soutenu par la Collectivité Européenne d’Alsace et accompagnés de Sabine Drexlert, sénatrice du Haut-Rhin et conseillère régionale et de Didier Lemaire, député du Haut-Rhin, une projection de films sur la résistance en Alsace et sur les Malgré-Nous (de Gérard Cronenberger) ont servi d’introduction à la conférence.
Frédéric Bierry, président de la Collectivité Européenne d’Alsace, qui avait manifesté son intention de faire partie du voyage mais empêché en raison de son emploi du temps chargé, s’est adressé aux spectateurs par vidéo interposée.
L’Alsace, cette magnifique région et ses habitants chaleureux ne méritent pas la réputation que certains veulent leur faire endosser. C’est par la force que les nazis ont obligé les jeunes alsaciens à revêtir l’uniforme de la honte.
Quand on se penche sur leur histoire et sur le ressenti, encore d’actualité aujourd’hui, on mesure la profondeur des cicatrices laissées par la terreur nazie et creusées ensuite par nombre de Français, souvent par ignorance, parfois en raison de la colère.
Y avait-il vraiment plus de collaborateurs en Alsace-Moselle ? Y avait-il vraiment plus de résistants dans le reste de la France ? Peut-on juger, avec les yeux d’aujourd’hui, quand on appartient à des générations qui vivent en paix depuis des décennies, le comportement d’une génération sacrifiée et soumise par la force des armes et la volonté d’un dictateur abominable ? Qui peut avec certitude certifier qu’il aurait été un résistant, un héros ? A l’heure où le monde se dirige vers le mur de sa destruction ils pourront peut-être nous prouver qu’en temps de guerre, eux, seront courageux et irréprochables.
Devant ces explications, le temps a même manqué pour explorer plus avant ce sujet oh combien sensible.
Le dimanche matin la visite s’est poursuivie par un dépôt de quatre gerbes au pied de la stèle Lebreton à Canet-en-Roussillon sous les directives de notre maître de cérémonie, Pierre Garrido.
Quinze porte-drapeaux venus spécialement d’Alsace, dont plusieurs de la jeune génération, ainsi que les porte-drapeaux départementaux et locaux de la Médaille Militaire, de l’Ordre National du Mérite, de l’Union Nationale des Combattants et de nombreux porte-drapeaux des Comités du Souvenir Français des Pyrénées-Orientales (dont la section Bayle qui regroupe les jeunes porte-drapeaux) ont pris part à cette cérémonie avec leurs présidents respectifs. La liste serait trop longue à énumérer.
Les parlementaires alsaciens étaient accompagnés de Lauriane Josende et de Jean Sol, sénateurs des P-O. Stéphane Loda, maire de Canet-en-Roussillon, a présidé cette cérémonie remplie d’émotion avec plusieurs de ses adjoints, Armande Barrère, également conseillère départementale, Serge Alberny qui est également président honoraire du Comité du Souvenir Français de Canet et Michel Saut, en charge des relations avec les associations patriotiques communales.
Le colonel (CR) Gérard Isern, président de la Section Départementale de l’Association des Membres de l’Ordre National du Mérite, le colonel (ER) Jean-Marie Barbiche, délégué Général Honoraire du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales et Bernard Dupônt, ancien maire et président d’honneur du Comité du Souvenir Français local avaient également pris place dans le rang des autorités à côté de Bernard Merle, délégué général adjoint du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales et de Arlette Renard, présidente du Rotary club local. De nombreux présidents de comités du Souvenir Français étaient également sur les rangs.
Les instances départementales étaient représentées par le lieutenant-colonel Fabrice Chapuy, Délégué Militaire Départemental, le chef d’escadron Maxime Dubois, commandant la compagnie de Gendarmerie de PERPIGAN accompagné par le major Olivier Tonnelier, commandant la Brigade de Gendarmerie de Canet-en-Roussillon, le général (2ème section) Gilles Glin, délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales et monsieur Jean-Jacques Gondal, président du comité d’entente et de coordination des Associations patriotiques Départementales.
Le dépôt de gerbes s’est déroulé en présence de deux couples en costumes alsaciens et catalans ainsi que d’un piquet d’honneur formé par les jeunes sapeurs-pompiers de Canet sous les ordres du capitaine Christian Pascal-Ramon.
À l’issue de la cérémonie une visite de l’aquarium Oniria figurait au programme.
C’est non sans avoir partagé le verre de l’amitié, que nos amis alsaciens ont repris le chemin du retour, avec la promesse faite par le maire de Canet-en-Roussillon de se retrouver l’an prochain, mais en Alsace cette fois.
Inutile de vous dire que la délégation alsacienne, conduite par Gérard Arnaud, président du sous-groupe de l’Union Nationale des Combattants d’Altkirch, M. Glory, maire de Fulleren, Claude Grienenberger, de la section de l’UNC d’Altkirch, Pascal Galland, vice-président du Souvenir Français d’Altkirch, de Gérard Burgun, président des Médaillés Militaires d’Altkirch et conseiller municipal délégué au devoir de mémoire, accompagnés de nombreux membres des bureaux et adhérents de leurs associations, qui avaient à cœur de témoigner de l’histoire de l’Alsace, auront de quoi raconter leur séjour canétois à leur entourage.
Pour la petite histoire et pour finir sur une note joyeuse, Bernard Merle (Délégué général adjoint du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales) et Gérard Burgen (l’altkirchois) ont grandi dans le même village en Alsace. Ils s’étaient perdus de vue depuis près de soixante ans ! Un moment on les a même vu traverser la salle de l’Ecoute de Canet à deux sur la mobylette de leur adolescence. Souvenirs, quand vous remontez dans notre mémoire …