Et si nous parlions une nouvelle fois de cette tragédie moderne, cette farce digne des Dieux de l’Olympe où la mécanique s’unit à la furie des vents pour produire l’œuvre la plus grotesque que Port-Vendres ait jamais connue : la construction d’un troisième quai sur le site de la plage des Tamarins

 

La tramontane, vent furibond, n’est plus seulement l’alliée des vignes et des vagues, elle s’associe au mouvement des grues pour livrer un spectacle de dévastation sonore. Ces grues frémissent, gémissent, tremblent sous les assauts furieux de ce vent, crient leur douleur comme si elles ressentaient, au plus profond de leur carcasse rouillée, l’injustice de la tâche qu’on leur impose.

Comme un appel à l’aide, à la révolte, elles se lamentent, torturées par le vent…Elles qui n’ont jamais demandé qu’à servir dignement leurs maîtres, elles sont aux ordres d’une entreprise destructrice et dévastatrice.

Héroïques dans leur désespoir, elles continuent de soulever des poids qu’elles honnissent.

J’accuse ces barges immenses, pataudes et ridicules vomissant des machines qu’elles ne contrôlent plus.
J’accuse ces marteaux piqueurs, petits diables infernaux, cognant et martelant la roche et le métal.
J’accuse ce projet insensé de construction, fruit d’une modernité absurde et aveugle, d’avoir provoqué ce désordre et de défigurer à jamais notre petit port.

Ce projet avance, inexorablement, jusqu’au jour ou l’on reconnaîtra qu’il s’agissait d’une folle chimère…D’une infamie.

Mais il sera trop tard !

 

*Pierre Leberger : conseiller municipal d’opposition sous les mandats de Jean-Jacques Vila et Jean-Pierre Romero.