-“Fières de ce métier !

Durant des siècles, les demeures étaient constituées d’une pièce unique. La chambre était le privilège des élites et de la noblesse. Dans ces demeures, plusieurs générations y vivaient et le patriarche y régnait en maitre. La matriarche, son épouse, détenait les codes de l’éducation. Le patriarche n’était pas le plus âgé de la maison, mais l’aîné des actifs. En effet, sitôt qu’il ne pouvait plus manier la bêche ou l’épée son statut était perdu, celui de son épouse par conséquence. Ce couple restait dans la maison, sans autre rôle social que des bouches à nourrir.

Pourquoi ce rappel historique ? Pour nous rappeler que le rôle social détenu toute une vie est d’une importance telle que sa perte entraine d’autres conséquences. La perte de ce rôle, doublée d’un isolement de moins de visite, de sorties compliquées, sont à l’origine de graves dépressions. Des personnes sombrent dans la mélancolie puis la mort. Le Comité National pour la Bientraitance et les Droits des Personnes Âgées et des Personnes Handicapées (CNBD) s’en est inquiété menant régulièrement des campagnes de prévention du suicide chez les personnes âgées.

Oui, l’isolement tue

À l’ASSAD d’Argelès-sur-Mer nous le rappelons aussi souvent que nécessaire. Les auxiliaires de vie ou aides à domicile ne sont pas considérées à la hauteur de ce qu’elles méritent. Ce 17 mars, c’était la journée nationale des aides à domicile.

Celles qui sont là quotidiennement pour que le choix de vivre à domicile soit une réalité malgré la dépendance inhérente à l’âge et/ou au handicap, celles qui sont ce regard attentif, cette oreille confidente, celles que l’on appelle les femmes de ménage mais pour qui cette tâche et d’autres ne sont qu’un prétexte à la relation.

Elles sont celles pour qui le confort et la dignité apportés à l’autre mérite un autre regard, une belle considération”.

 

Frédéric Vandamme, Directeur de l’ASSAD Argelès-sur-Mer