(Vu sur la Toile)

 

Le RN va présenter devant l’Assemblée une résolution pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968
(Article de Jeanne Durieux • Rédaction Le Figaro)

Le Figaro.- Éric Ciotti l’a rappelé ce mercredi matin. « On aura un débat la semaine prochaine ouvert par le Rassemblement national pour abroger les accords de 1968. Chacun devra prendre ses responsabilités », a affirmé le président de l’Union des droites (UDR) sur le plateau de TF1.

La niche parlementaire du Rassemblement national prévue le 30 octobre prochain prévoit effectivement, entre autres, l’examen d’une résolution portée par le député Guillaume Bigot visant à dénoncer cet accord franco-algérien.

Ce débat, porté régulièrement par les élus de droite, revêt une signification particulière une semaine après la publication d’un rapport explosif sur le vrai coût de l’exception migratoire algérienne, résultant de cet accord signé il y a plus de 60 ans. Ce dernier, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), alors que la France avait besoin de bras pour soutenir son économie, permet notamment aux ressortissants algériens d’obtenir un titre de séjour de dix ans selon une procédure accélérée.

Les parlementaires macronistes Charles Rodwell et Mathieu Lefèvre ont évalué à deux milliards d’euros par an environ (voire plus) le prix de cet accord, en se fondant sur le surcoût administratif et social de l’immigration algérienne. Le rapport présenté pointe également l’absence de contrepartie effectuée par Alger.

Présentée par l’élu du RN Guillaume Bigot, la résolution portée par le groupe frontiste affirme ainsi que « la situation [migratoire actuelle, NDLR] témoigne d’un déséquilibre déconcertant » puisque le taux d’exécution des OQTF des migrants algériens est de 4,4%, alors que « les Algériens restent la première nationalité en matière d’octroi de titres de séjour ». « La tension étant déjà très forte entre nos deux pays, revenir à un régime de droit commun en matière migratoire contribuerait à normaliser la relation diplomatique franco‑algérienne», écrit encore Guillaume Bigot.

-« Il est temps de prendre en compte l’évolution de notre relation avec l’Algérie. Il convient ainsi de redonner à l’État les moyens juridiques de limiter, voire de suspendre si nécessaire, l’octroi de visas aux Algériens », poursuit la résolution, en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. Pour rappel, une résolution votée dans l’hémicycle n’a pas force de loi : elle exprime bien une position politique du Parlement, mais ne peut contraindre le gouvernement à faire passer une loi en ce sens.

 

 

« Cet accord fonctionne »

 

Cette dénonciation est défendue de longue date par plusieurs élus de droite dont Bruno Retailleau. «Si demain, la droite arrive au pouvoir, on abolira les accords de 1968», avait lancé le ministre de l’Intérieur en mars 2025, se disant à de nombreuses reprises «favorable à la dénonciation» de cet accord. Le ministre avait indiqué qu’il offrait un «droit exorbitant que plus rien ne justifie».

Le nouveau ministre de l’Intérieur Laurent Nunez s’est cependant positionné contre une remise en cause prochaine de cet accord, qui «n’est pas à l’ordre du jour», a-t-il affirmé la semaine dernière. «Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour», a-t-il expliqué sur France Info ce week-end. À rebours de son prédécesseur Bruno Retailleau, le locataire de Beauvau a exprimé à plusieurs reprises son désir d’engager une politique de dialogue avec l’Algérie.

(Source : Le Figaro)