Adjoint au maire socialiste de Thuir et conseiller communautaire, Olivier Ferrand (PS), de par ailleurs président du think tank Terra Nova (un club de réflexion progressiste proche du PS qu’il a créé en 2008…) et haut-fonctionnaire, est l’invité de la rédaction (le blog du service politique) du quotidien économique Les Échos.
Dans un face-à-face avec Julien Vaulpré (Monsieur Sondages de Nicolas Sarkozy depuis 2007), publié donc ce matin en page 8 des Échos, Olivier Ferrand s’exprime sur les nouveaux clivages nés de la crise économique à huit mois de l’élection présidentielle…
Morceaux choisis :
– Olivier Ferrand : “Ceux qui prendront trop de distance avec la nécessaire rigueur financière seront éliminés, car ils ne seront pas crédibles. Les promesses inconsidérées pouvaient faire gagner des voix hier, elles en feront perdre en 2012 (…). Notre économie sociale de marché était adaptée au monde fermé d’hier, pas à celui ouvert d’aujourd’hui. Ce qui était un atout est devenu un handicap. Nous avions un État providence qui distribuait du pouvoir d’achat et alimentait la croissance ; il représente aujourd’hui un coût qui gêne la compétitivité des entreprises dans la mondialisation. Il faut l’adapter, non le supprimer (…). Pour moi, les déficits soulignent davantage l’incurie des gouvernements successifs que la défaillance du modèle social. Cela dit, si on veut maintenir l’Etat providence, cela coûtera cher, et il y aura un choix à faire. Si elle était logique avec elle-même, la gauche dirait : je veux un modèle social fort et donc des impôts. La droite dirait : je baisse les impôts mais aussi les dépenses publiques (notamment sociales). Or on assiste à une double défaillance. La droite baisse les impôts mais garde les dépenses, ce qui crée du déficit ; la gauche augmente les dépenses mais oublie d’augmenter les recettes qui vont avec, ce qui crée là aussi du déficit (…)”.