Projets économiques en cascades, démographie galopante, vie associative en pleine expansion, urbanisme en mutation, façade maritime en renouveau, sports nautiques en ébullition, patrimoine naturel splendide, villages authentiques et stations balnéaires en compétition sous les couleurs de l’authenticité et de l’évasion à la fois, un état d’esprit dynamique, une boulimie artistique, etc-etc : la Salanque – beaucoup moins identitaire pourtant que nombre d’autres territoires du département, tels que les Aspres, le Capcir, la Cerdagne, le Conflent ou encore le Vallespir – est entrain de se tailler une belle place sous le soleil du Roussillon, exactement !, en devenant “l’irrésistible attraction d’un milieu originel”.
Le dernier recensement de la population connu qui vient de tomber sur tous les écrans médiatiques, classe quatre des cinq communes du canton de Saint-Laurent de la Salanque dans le top 20 des communes les plus peuplées du département des Pyrénées-Orientales et, surtout, parmi les 20 qui ont connu la plus forte hausse démographique de 1999 à 2008.
Mieux : deux communes de ce canton, Torreilles et Claira, sont carrément sur le podium de tête. Médaille d’or pour Torreilles, qui passe de 2 072 à 3 110 habitants, soit une augmentation de sa population de + 50% en dix ans. Médaille de bronze pour Claira, qui passe de 2 625 à 3 508 habitants, soit encore + 33%.
C’est bien simple, depuis qu’il a été élu maire en 1983, Louis Carles a vu la population de son village plus que doubler. Tout simplement. Récemment, le 24 janvier 2011, dans les colonnes du journal local L’Indépendant à Perpignan (Groupe Les Journaux du Midi à Montpellier), Louis Carles, vice-président UMP de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération) et sénateur-suppléant de Paul Blanc, déclarait : “Avec les travaux entrepris pour limiter le risque d’inondation, les constructions ont repris à Torreilles (…). La qualité et la commodité du cadre de vie attirent les nouveaux retraités mais aussi des actifs (…)”.
Mais s’il est un élu très, très heureux dans le canton de Saint-Laurent de la Salanque, à qui tout – ou presque – semble sourire, c’est bien le pétulant maire-vigneron de Claira, Joseph Puis (dit “José Puig”), de par ailleurs président de la communauté de communes Salanque-Méditerranée. Lui n’a pas été surpris par ce qu’il considère être “une avalanche de bons chiffres”, en légendant ses propos et son enthousiasme par “la réalité du bon sens”.
Routes, infrastructures diverses, lotissements communaux, mesures en faveur de l’accueil des personnes âgées, divertissements et loisirs pour les plus jeunes, accompagnement des plus fragiles, etc-etc : José Puig n’hésite pas à clamer par tous les pores de la peau son “Bonheur de vivre en Salanque ! Certes, tout n’est pas parfait ici, mais ailleurs ce n’est pas mieux…”.
Son dada, les aînés et les jeunes. Pour les premiers, José Puig a été particulièrement innovant en étant précurseur d’un certain mode de vie. Partant du principe que tout le monde n’a pas 1 900 euros à mettre chaque mois pour se payer un hébergement en maison de retraite, dès 1992 il a commencé à bâtir des logements de 80m2 (T3), au coeur du village, pour les mettre à disposition des personnes âgées de plus de 65 ans. Aujourd’hui, il en existe 35 de ces maisons et 40 autres sont en chantier ou programmées pour une remise des clés d’ici le premier semestre 2013. Toutes ces maisons sont sécurisées, car implantées dans un espace clos avec digicode, équipées bientôt d’une téléalarme reliée à la maison de retraite qui doit voir le jour prochainement : “Tout est fait !”, insiste le maire de Claira. “On attend juste maintenant la garantie de l’Etat. La maison de retraite devrait ouvrir ses portes mi-2013. Capacité d’accueil, 85 places ; création d’emplois, une quarantaine”.
Et puis José Puig ne peut s’empêcher de remettre une couche à propos de l’extension qui vient de démarrer, de l’hypermarché à l’enseigne Carrefour, sur le territoire de la commune de Claira; agrandissement adossé à un vaste chantier dont l’ambition est de faire de cet espace un “centre commercial de dimension régionale”, le plus important en tout cas entre Narbonne et Le Perthus, voire de Béziers (Hérault) à Figuéras (Espagne). Il s’agit, notamment, de rénover la galerie marchande pour la porter à une surface commerciale de 12 000 m2 et de l’enrichir avec de nouvelles boutiques (70 au total)…
Cette opération, selon ses promoteurs (Carrefour et la SEGECE), devrait générer 500 emplois directs et représente un coût de 45 millions d’euros investis.
Sur deux ans, la zone commerciale de Carrefour Claira va donc bénéficier de 53 millions d’euros investis, et 600 emplois. En effet, à l’heure actuelle, l’opération des Arcades de Claira, comprenant 9 enseignes nationales – Darty, Tati, Kiabi, Générale d’Optique, Pivcard, Maison de La Literie et Bureau Vallée – va ouvrir ses portes en mai 2011.
Retour sur le boom démographique que connait la Salanque, avec un éclairage plus particulier sur son chef-lieu, Saint-Laurent, qui s’ancre désormais et définitivement dans le peloton de tête des villes les plus peuplées des Pyrénées-Orientales, derrière : Perpignan (116 676 habitants), Canet-en-Roussillon (12 372), Saint-Estève (11 085), Saint-Cyprien (10 551), Argelès-sur-Mer (10 015), Cabestany (8 630) et donc, à la 7e place, Saint-Laurent de la Salanque (8 537).
Sous l’impulsion du docteur René Marquès, alors maire UDF, sénateur et président du Conseil général des P-O (1987-1998), la commune de Saint-Laurent de la Salanque a fait un bond démographique spectaculaire, entrant dans le Top 10, en devançant d’une manière qui parait irréversible les villes de Céret, Rivesaltes, Thuir… et peut-être même déjà Cabestany ! Un prochain recensement nous le confirmera.
Aujourd’hui, c’est un autre médecin, le député UMP Fernand Siré qui occupe le fauteuil de 1er magistrat de Saint-Laurent. Ses ambitions pour le développement de sa municipalité semblent réduites, en tout cas sa marge de manoeuvre reste étroite car, en sa qualité de député, il a sur le territoire de sa circonscription – s’il veut être assuré de sa réélection – d’autres mastodontes démographiques à satisfaire : à commencer par les villes de Canet et Saint-Cyprien.
Enfin, pour être complet, le canton de la Salanque c’est aussi Saint-Hippolyte, dont le maire est Michel Montagne, et le Barcarès avec Mme Joëlle Ferrand.
Cette dernière commune a vu sa population permanente grimper de 3 514 à 3 987 habitants (entre 1999 et 2008), soit encore + 13%, mais c’est surtout sa population estivale qui sous l’impulsion des époux Ferrand (les deux ont été maires) a fortement progressé.
Aujourd’hui, Port-Barcarès rivalise sans problème avec Canet et Saint-Cyprien mais, surtout, lorsque qu’elle se positionne en tandem avec Leucate (les deux stations balnéaires sont séparées par un pont), lors d’activités culturelles et/ ou sportives, elle devient de la taille d’Agde et de son Cap dans l’Hérault, dépassant La Grande-Motte et Argelès-sur-Mer.
Le Barcarès, c’est une soixantaine d’associations, une cité lacustre avec des espaces à perte de vue, dont des marinas et les bateaux au pied des habitations. Mme Joëlle Ferrand ne cache pas ses ambitions : “Continuer de créer et de structurer notre ville au travers de projets innovants – comme celui qui concerne les 13 hectares de France-Télécom définitivement acquis l’an passé par la municipalité, et le site de l’UDSIST racheté par le groupe GGL – qualitatif sur le plan architectural, dans la continuité justement du concept de Barcarès cité lacustre (…). Nous allons pouvoir envisager un projet à l’échelle d’un quartier complet, requalifiant notre port, et donnant une image moderne du Barcarès”.