Le “Ti Club” en lieu et place du “Pot Chic”… en changeant entièrement de concept et de déco, en bouleversant les codes, Patrick Abrial veut dépoussiérer la “night” made in Los Argeles qui, avouons-le, en a bien besoin ! C’est une enseigne – et tout un mode de nuit – de près d’un demi-siècle qui est (re)tournée.

 

La plus ancienne discothèque des Pyrénées-Orientales, LE “Pot Chic”, qui a été également d’un des tout-premiers clubs gays de la région Languedoc-Roussillon, s’est refait un monumental lifting, une beauté ! Après plusieurs mois de travaux, et de fermeture, le “Pot Chic” rouvre au grand public ce vendredi 3 mai à partir de minuit. Au “grand public”, tout simplement parce que Patrick Abrial a décidé de faire de ladite discothèque une boîte généraliste, en quelque sorte de sortir les lieux de l’étiquette “club gay”, ce qu’elle n’était plus de toutes façons depuis plusieurs années

 

Les temps ont changé, sous l’impulsion notamment des LGBT+, quelle que soit la “religion sexuelle” de chacun(e), des un(e)s et des autres, tout le monde (ou presque) se retrouve et patauge ensemble, tout le monde lave son linge en famille.

Patrick Abrial, aux commandes de l’établissement d’Argelès-plage depuis dix ans déjà, dans les pas de Pierre-Alexandre Cabréjas – lequel a choisi, pour sa retraite bien méritée au bout de trois décennies de bons et loyaux services, de naviguer sous les tropiques, entre Saint-Cyprien et le reste du monde – a mis comme on dit le paquet !

Celles et ceux qui ont connu le “Pot Chic” avant, évidemment ne le reconnaîtront plus ! A l’intérieur ou en terrasse, comptoir, cabine du dijé, piste(s) de danse, mezzanine… tout a été chamboulé. Et c’est encore peu dire. Jusqu’aux jeux de lumières, artistiquement réalisés, qui vont enfin donner une nouvel éclairage aux nuits argelésiennes réduites en cendres, depuis le passage du COVID qui a notamment entraîné la fermeture du “Playa” – créé par les inoubliables et inestimables frères Jean et Charly Molins -, la très grande discothèque de l’actuel JOA Casino, située sur le front-de-mer, laquelle chaque soir d’été faisait danser sur son linoléum et jusque dans les WC plus d’un millier de personnes !

C’est là dans un grand défi que s’est lancé Patrick Abrial. Une révolution ! Notamment dans le changement d’enseigne du site. Car le “Pot Chic”, toutes proportions gardées, était, a été en tout cas, à Argelès-plage ce que le “Ku” fût à Ibiza. L’endroit de tous les rendez-vous, de toutes les excentricités, de toutes les extravagances, où l’on pouvait, au comptoir, prendre un drink entre un chanteur à la mode (reconnu nationalement pas un baltringue!) et une drag-queen, ou se dodeliner sur un podium suspendu à une barre métallique virtuelle… Certes, tout a bien changé depuis, le “Variant Delta” est passé par là. Le masque chirurgical est (re)tombé, mais il n’y a plus de night-clubbers fluorescents en cuissardes vernies pour enterrer une vie de garçon, il n’y a plus de flirts sensuels sur les pistes de danse…

Nostalgique ou pas de la grande et/ ou belle époque, on ne peut qu’applaudir le pari de Patrick Abrial et lui souhaiter de faire revivre nos nuits afin qu’elles redeviennent plus belles, plus magiques en tout cas que la sinistrose ambiante de nos journées actuelles !

 

L.M.