Le 26 mai 2025 à Banyuls-sur -mer, au Carré militaire communal, s’est déroulée la cérémonie de dévoilement de la plaque commémorative pour les 108 déportés de Banyuls-sur-Mer vers les geôles espagnoles au cours des guerres Franco- Espagnoles de 1793 à 1795
Le sort des prisonniers est un aspect peu connu des combats que se livrèrent l’Armée Royale Espagnole et l’Armée des Pyrénées-Orientales. Nombres d’entre eux périrent lors de leur captivité. De la même façon, de 1809 à 1814, jusqu’à 15 000 soldats de Napoléon faits prisonniers par les Espagnols sont abandonnés sur une île des Baléares, Cabrera. Ce bout de caillou, stérile et inhospitalier, devient le tombeau de nombreux soldats qui succombent à la faim, à la soif et aux maladies.
Christine Salles, membre du comité du Souvenir Français de Banyuls sur Mer, présidé par Jean Louis Aroles, a sortis de l’oubli ces quelque 108 prisonniers banyulencs !
En effet, le 7 mars 1793, la République Française déclare la guerre au royaume d’Espagne. Le 15 octobre 1793, 5 000 soldats français s’installent dans le village de Banyuls-sur-Mer pour défendre le col de Banyuls ainsi que la frontière. Deux cents Banyulencs répondent à l’appel de la République et se constituent en troupe supplétive intégrée dans le système défensif français.
Installés sur le Pic de la Calma, ils sont chargés de protéger les pièces d’artillerie déployées au col. Au matin du 15 décembre 1793, la bataille est lancée. Après une matinée d’intenses combats, la ligne française est enfoncée. Les soldats français fuient vers la plage pendant que les Banyulencs restent seuls sur le pic.
Alors que le village passe sous occupation espagnole, 108 des défenseurs banyulencs sont arrêtés. N’étant pas des militaires, mais n’étant plus des civils puisqu’ils ont combattu, ces paysans banyulencs sont envoyés dans les prisons de Barcelone, de Zamora et dans le camp de travail d’Orotava dans les îles Canaries. Après plus d’un an d’une rude captivité, les survivants sont libérés à partir du 22 juillet 1795, dès le traité de paix signé entre les deux pays.
Les enfants des écoles conduits par Sandrine Le Guen, leur directrice, ainsi que le public présent, ont suivi avec intérêt le rappel par Jean Louis Arole, de ce moment d’histoire sorti de la mémoire collective locale : la plaque dévoilée porte les noms de ces supplétifs à la connaissance de leurs concitoyens.
Jean-Michel Solé, maire de Banyuls-sur-Mer, très attaché à l’histoire de sa commune a remercié le Souvenir Français pour ses actions mémorielles locales, et en particulier Christine Salles, professeure d’histoire et l’auteure de nombreuses recherches sur la mémoire collective de sa commune.
La cérémonie a eu lieu en présence de Laura Chrétien suppléante de Michèle Martinez, députée et de Maxime Martinaggi attaché parlemtaire, Jean Michel Solé, maire de Banyuls-sur-Mer, d’Olivier Capell, adjoint chargé de la culture du Général Gilles Glin, Délégué Général du Souvenir Français pour les Pyrénées-Orientales, de Bernard Merle, délégué adjoint et son épouse, de Jacques Bonafos, vice-président comité de Claira, de Jacques Jourda délégué adjoint du chargé du secteur Albères Côte Vermeille, d’Henri Jonca membre de la SHAM, du président du Comité du Souvenir Français de Cerbère, Roger Rull, président du CEAC, de Louis Reig président de l’AMMAC de Banyuls, de Raphael Perez, président de la FNACA et Emile Chabbal et José Ufarte de la FNP.