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Espagne : Bain de foule, disparition, policier interpellé… Le point sur le retour de Puigdemont en Catalogne
(Article de E.M. avec AFP • Rédaction du journal 20 Minutes)

 

20 Minutes & AFP.- Après sept ans d’exil, le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont a fait une brève réapparition jeudi à Barcelone, avant de disparaître de nouveau

CE QUE L’ON SAIT – Après sept ans d’exil, le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont a fait une brève réapparition jeudi à Barcelone, avant de disparaître de nouveau
Une histoire digne d’une telenovela. Carles Puigdemont, qui avait fui l’Espagne depuis sept ans pour échapper aux poursuites après la tentative de sécession avortée de la région en 2017, a fait son grand retour à Barcelone jeudi pour… disparaître à nouveau. Dans ce feuilleton, un policier a été interpellé, soupçonné d’avoir aidé le leader indépendantiste à s’échapper, alors qu’il est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Apparition surprise avec « manifestation d’accueil », discours puis « ciao les amigos »… Vous avez raté un épisode ? 20 Minutes fait le point.

 

Pourquoi Carles Puigdemont est-il revenu ?

Carles Puigdemont est toujours visé par un mandat d’arrêt en Espagne pour son rôle dans la tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, il avait fui le pays pour échapper aux poursuites le visant et a passé les sept dernières années en Belgique et en France.

Après sept ans d’exil donc, le leader indépendantiste catalan a fait une brève réapparition jeudi à Barcelone, près du Parlement, à l’occasion du vote d’investiture du nouveau président de la Generalitat, le gouvernement régional catalan. Dans une vidéo publiée sur son compte X (ex-Twitter), il avait annoncé son intention de rentrer dans sa région.

Ainsi, son parti, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) a organisé une « manifestation d’accueil » pour l’ex-président de la Generalitat près du Parlement, à laquelle les séparatistes de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), membres de la coalition qui va soutenir Salvador Illa, ont annoncé qu’ils participeraient.

Carles Puigdemont est monté vers 9H sur scène, sous les acclamations de la foule scandant « président, président », et y a prononcé un court discours. « Je ne sais pas combien de temps va passer avant que nous puissions nous voir à nouveau, mes amis, mais peu importe ce qu’il se passe, quand nous nous reverrons, j’espère que nous pourrons crier de nouveau bien fort ensemble ce que j’ai déjà dit pendant mon discours : ”Vive la Catalogne libre !” », a lancé l’ancien président catalan.

 

Comment le leader indépendantiste a-t-il disparu à nouveau ?

Après son discours, ses sympathisants ont pris la direction du Parlement, où était organisée l’élection du nouveau président de l’exécutif régional, le socialiste Salvador Illa, à laquelle Carles Puigdemont avait plusieurs fois annoncé son intention de participer. Au moment où les débats ont débuté, les députés de son parti, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) sont arrivés… Sans leur leader qui s’était discrètement éclipsé.

Devant les grilles du Parlement, le plus grand flou règne et le bruit court qu’il a de nouveau pris la fuite. Très vite, de vastes contrôles des véhicules se mettent en place dans les rues de Barcelone et sur les routes de Catalogne.

 

Pourquoi n’a-t-il pas été arrêté avant ?

Toujours visé par un mandat d’arrêt malgré la loi d’amnistie négociée par Pedro Sanchez en échange du soutien de Junts à son gouvernement, Carles Puigdemont risquait avec son retour d’être arrêté à tout instant – les forces de l’ordre devant se conformer obligatoirement au mandat d’arrêt le visant.

Mais son arrestation avant les débats aurait pu faire dérailler, ou au moins retarder, le processus d’investiture de Salvador Illa comme nouveau président de la Generalitat, le gouvernement régional.

 

Pourquoi un policier a-t-il été interpellé ?

A la mi-journée, les Mossos, la police locale catalane, ont confirmé l’interpellation de l’un des leurs, soupçonné d’avoir aidé le dirigeant catalan à s’enfuir. Selon la presse espagnole, il serait le propriétaire de la voiture dans laquelle Carles Puigdemont a pris la fuite après son discours.

Comment cette réapparition/disparition est-elle vue ?

-« Une humiliation insupportable. Une de plus. C’est douloureux d’assister en direct à ce délire, dont (le Premier ministre Pedro Sanchez) est le principal responsable. C’est impardonnable d’abîmer ainsi l’image de l’Espagne », a fustigé sur X (ex-Twitter) le président du Parti populaire (PP, droite) Alberto Núñez Feijóo.

–« Ils cherchent le président Puigdemont de la même manière que la police nationale et la garde civile cherchaient les urnes et les bulletins de vote juste avant le 1er octobre », date du référendum illégal d’autodétermination organisé par le leader indépendantiste en 2017, a ironisé pendant le débat d’investiture Albert Batet, leader de Junts au Parlement catalan.

Très critiquée par l’opposition, la loi d’amnistie est au cœur de multiples débats juridiques. Le 1er juillet, la Cour suprême a décidé qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des délits reprochés au dirigeant indépendantiste.

(Sources : 20 minutes & AFP)