La ministre déléguée chargée de la Mer et de la Pêche, Catherine Chabaud, s’est rendue au Conseil des ministres de la Pêche à Bruxelles pour les négociations annuelles sur les Totaux Admissibles de Captures (TAC) et les quotas qui fixent les possibilités de pêche dans l’Union européenne pour 2026
À l’issue des négociations, la France salue des avancées significatives qui concilient protection des ressources halieutiques et préservation de l’activité économique des professionnels français.
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Préférences de La Haye : une victoire d’équité face à une situation du maquereau très dégradée
Le stock de maquereau connaît une situation critique, subissant à la fois l’impact du changement climatique et de la surpêche d’Etats tiers. L’Union européenne a pris ses responsabilités en se fixant une limite de capture en baisse de 70% par rapport à 2025, respectant ainsi strictement l’avis scientifique.
Dans ce contexte, et en l’absence de compromis équilibré, la France s’est mobilisée, avec d’autres Etats membres, pour écarter, pour la première fois depuis 1976, l’application des « préférences de La Haye », un système qui aurait donné à l’Irlande, au détriment des autres pêcheries européennes, des quotas plus élevés. Cette décision historique garantit une équité d’accès à la ressource pour toutes les communautés côtières. Des règles de gestion doivent maintenant être définies en concertation avec la profession et dans un esprit de solidarité entre toutes les pêcheries.
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Méditerranée
L’Union européenne a adopté l’année dernière un plan de gestion pour la Méditerranée dont les mesures ont été mises en Å“uvre au cours de l’année 2025. Afin d’évaluer sur la durée l’efficacité de ce plan, les États-membres sont convenus que la stabilité était indispensable et se sont donc accordés sur la reconduction des mesures en vigueur. Cette reconduction s’accompagne d’une valorisation du choix d’augmenter la taille des maillages à 50 mm par l’octroi de jours de pêche supplémentaires. Des flexibilités ont également été obtenues dans le mécanisme de compensation et la gestion des jours de pêche pour 2026. Le quota de fileyeur merlu a été maintenu.
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Golfe de Gascogne
Les Etats-membres se sont accordés sur une baisse circonscrite de 13% de la limite de capture du lieu jaune dans le golfe de Gascogne. Cette baisse s’inscrit dans le respect des scénarios scientifiques, tout en permettant de tenir compte de la nature mixte de cette pêcherie. En parallèle, la France a porté une modération de la hausse des quotas de bar, +48% contre +101% initialement, afin de s’inscrire dans une gestion plus durable de l’espèce.
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Thon : maintien de la clé d’allocation et nouvelles opportunités
La clé d’allocation du thon rouge n’a pas été modifiée, préservant les intérêts français. Les possibilités palangrières pour le thon obèse ont été déplafonnées, bénéficiant notamment à la Guyane. Les 45 licences vivaneau de ce territoire sont maintenues.
Pour le thon listao de l’océan Indien, la limite de capture retenue à 29,48% pour la France, basée sur les années récentes, assure la conformité aux engagements de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI).
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Relations bilatérales avec les Etats-tiers
Avec le Royaume-Uni, et malgré une situation qui demeure inquiétante en mer Celtique, des résultats positifs ont été obtenus concernant l’aiguillat (suppression de la taille maximale de capture), le chinchard (rétablissement de la flexibilité interzonale) et le lieu jaune (70% de la limite de capture pour la pêche commerciale).
 Avec la Norvège, un engagement ferme des Etats membres a été pris pour résorber la dette de cabillaud arctique via la fixation d’une limite de capture dans les eaux internationales au plus tard en juillet
 Cet accord pour 2026 constitue un résultat positif pour la France. L’adoption de ces possibilités de pêche permet en effet de préserver l’activité des armements français à des niveaux satisfaisants tout en garantissant une gestion durable des ressources marines. La France restera vigilante et déterminée dans les prochaines négociations pour garantir l’équilibre entre les intérêts économiques et la préservation de l’océan, mais également pour que l’Union européenne porte une voix ferme vis-à -vis des Etats-tiers.
Catherine Chabaud, ministre déléguée chargée de la Mer et de la Pêche, a déclaré : « Je salue l’accord équilibré trouvé grâce à l’implication de la Présidence danoise. Je me félicite que cet accord reflète la ligne de la France lors de ces négociations, à savoir préserver l’avenir de la pêche dans le respect des avis scientifiques, afin de protéger au mieux la ressource. L’exclusion des préférences irlandaises, une première depuis plus de 50 ans, constitue un accord inédit qui permet de maintenir une équité dans la répartition des quotas de maquereau, alors que l’ensemble des pêcheries européennes sont confrontées à une situation critique, notamment en raison de la surpêche de certains Etats hors Union européenne, comme la Norvège. En Méditerranée, l’accord préserve la stabilité nécessaire à une évaluation de l’efficacité des mesures mises en place. Alors que nous constatons jour après jour les impacts du changement climatique et des activités humaines sur la ressource halieutique, ces négociations ont néanmoins montré la nécessité pour l’Union européenne de se doter d’une stratégie claire en matière de pêche, et d’une diplomatie européenne de l’océan, lui permettant également de s’affirmer face à ses voisins Ces négociations confortent mon ambition de créer un groupe des amis de l’océan au sein du Conseil de l’Union européenne, afin de mieux porter collectivement les enjeux liés à la mer, notamment dans le cadre du Pacte européen pour l’océan ».

