Après un mois de mai 2025 littéralement catastrophique – malgré un calendrier des plus favorables avec de très longs week-ends -, en suivant le mois de juin est loin, même très loin, de se présenter sous les meilleurs auspices. Réservations hôtelières (campings compris of course) en berne, locations de meublés très en retard, baisse de la fréquentation dans la plupart des restaurants… et, selon des professionnels de la profession, “la soupe à la grimace ne fait que commencer” !

 

Certes, il y a d’abord cette satanée météo, défavorable au Roussillon : pendant plus d’un mois, il a fait meilleur temps au nord de la Loire, avec des températures quotidiennes bien plus chaleureuses en Bretagne, en Normandie, ainsi qu’à Paris et en Alsace, que sur une large partie de la façade méditerranéenne. A l’évidence, Apollon a abandonné le pays catalan, son père Zeus ne doit pas nous porter aux nues. Oh, Dieux du ciel !…

Ensuite, il y a une évidente chute du pouvoir d’achat des Français dont la restauration, notamment, subit de plein fouet les conséquences. Le “panier” moyen des touristes qui séjournent actuellement sur la côte vermeille (phénomène identique d’ailleurs constaté ailleurs sur l’ensemble du littoral roussillonnais) s’est réduit comme peau de chagrin, et ce n’est pas peu dire ! Jeudi 5 juin, à l’heure du dîner, à Argelès-plage et Collioure, à 21H la plupart des restos avaient déjà baissé leur rideau à cause du manque de clientèle. Du jamais vu ! Ce jour-là, d’ailleurs, le patron d’un établissement bien placé dans la “Perle de la Côte Rocheuse”, nous a confirmé sa recette quotidienne : environ 1 000 €. Contre 3 000 € l’année dernière à la même époque.

Lorsqu’il se met à table, le touriste qui a privilégié notre département le temps de ses vacances, se contente souvent de ne prendre qu’un plat – terminado l’entrée + le plat principal + le dessert -, même version menu, et une carafe d’eau, et puis se lève pour aller farnienter sur le sable ou déambuler dans les allées piétonnes ou sur les quais.

A sa décharge, en ce mois de juin : la boule de glace à 4 € à 5 €, le verre de vin à 5 € voire 6 € (sorti du cubi), un supplément de Nutella à 3 € sur une gaufre déjà facturée à 4€… et ce ne sont là “que” des moyennes… Vu sur les réseaux sociaux, tickets de caisse à l’appui. Et commentaires forcément “enragés” en guise de légende. Suit une liste d’établissements “à fuir… coûte que coûte” !

A l’évidence, certains “saisonniers” abusent de la situation. Attention au retour de bâton, à l’effet boomerang en fin de saison.

Enfin, il y a le manque d’anticipation et d’ambition des élus des P-O, aux commandes des collectivités locales (mairies), territoriales – intercommunalités, Département66 et Région Occitanie -, que dénoncent certains professionnels du tourisme et, de plus en plus, les touristes si l’on en croit les cahiers de doléances disposés dans les offices de tourisme (quand on arrive à les trouver !) et les réseaux sociaux.

Principaux griefs faits : absence d’animations (hors haute saison estivale tout est concentré ou presque sur les mois de juillet et d’août) ; absence d’information (sur les sites à visiter et randonnées diverses à effectuer) ; réseau des mobilités obsolète (transports inadaptés à l’époque) ; parkings payants (pour aller se baigner !) ; aucune innovation (pour renforcer l’attractivité du summer time autre que la mer Méditerranée)… “la poésie du béton a pris le pas sur le culte de la nature”, peut-on lire dans une échappée littéraire nostalgique so british d’un touriste anglais.

 

L.M.