(Communiqué)
–Emmanuel Macron, en annonçant à l’occasion d’une visite du président brésilien à Paris qu’il était prêt à signer, avant la fin de l’année, l’accord commercial avec les pays du Mercosur, a procédé à un retournement de veste qui va se révéler tragique pour les agriculteurs et les consommateurs français et européens. Pour la Coordination Rurale, une telle signature sera une atteinte sans précédent contre la souveraineté alimentaire et agricole française
« Si cet accord est signé, explique Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale, la fermeture de nos abattoirs français, ou leur réorientation vers la viande d’origine sud-américaine, argentine ou brésilienne, va s’accélérer contribuant ainsi à l’effondrement du secteur stratégique assurant la production de protéines animales françaises. A moyen terme, cela fragilisera même grandement l’élevage laitier, faute de débouchés rentables pour les bêtes de réforme. Je n’oublie pas non plus la filière sucrière. Et c’est ensuite la fin des circuits courts, faute d’équipements de proximité. »
Les groupes de l’agro-industrie profiteront seul de ce volet agricole
Le signal envoyé aux agriculteurs par le Président de la République est désastreux. « Ce sont des milliers de fermes d’élevages et des centaines d’emplois salariés qui sont menacés », s’insurge Véronique Le Floc’h qui demande des explications immédiates au gouvernement sur le contenu exact de l’accord pressenti avec les pays du Mercosur. La Coordination Rurale réaffirme sa certitude que le contrôle sanitaire des bêtes élevées loin des standards français et européens se révèlera impossible dans les faits.
Les grands gagnants de ce traité seront les groupes de l’agro-industrie défendue par la FNSEA, comme Tereos ou Avril, qui sont déjà installés au Brésil. Pour Christian Convers, secrétaire général de la CR, « pour protéger l’agriculture, il faut à tout prix sortir des accords de libre-échange internationaux pour être en cohérence avec l’ambition de souveraineté affichée dans la récente loi d’orientation agricole, c’est ce que nous appelons, depuis la création de notre syndicat, l’exception agriculturelle ».
Sachant que cet accord encouragerait à terme la déforestation et l’augmentation des émission de gaz à effet de serre, la Coordination Rurale exhorte enfin le gouvernement français à saisir la Cour de justice de l’Union européenne sur sa validité avant que la Commission européenne ne présente au vote son projet d’accord.
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