(Vu sur la Toile)
Manifestations du 1er-Mai: une journée d’intenses confrontations avec les forces de l’ordre
(Article de Jean-Marc Leclerc • Rédaction Le Figaro)
Journal Le Figaro.- Les services du premier flic de France Gérald Darmanin redoutaient un « 1er Mai historique et vengeur » ; les troubles ont été au rendez-vous dès le départ. Foyer intense de la contestation d’extrême gauche, Nantes et ses 17 500 manifestants, selon la police, a ouvert le bal. Les casseurs ont instantanément cherché à en découdre avec les forces de l’ordre, incendiant plusieurs véhicules de luxe sur la voie publique. Bilan: une vingtaine de blessés chez les forces de l’ordre et autant d’arrestations. Le pronostic de 500 000 à 650 000 personnes battant le pavé en France, dont 80 000 à 100 000 à Paris, a été dépassé, avec 782 000 manifestants selon le ministère de l’Intérieur, dont 112 000 dans la capitale. Pour canaliser la foule et endiguer les débordements, 12 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, dont 5 000 à Paris. Ils ont procédé à plus deux cents interpellations et une dizaine d’entre eux ont été hospitalisés.
Dans la capitale, le préfet de police, Laurent Nunez, attendait une nébuleuse de 3 000 à 6 000 éléments radicaux. « Ils auront le renfort de militants venus de toute l’Europe », avait-il prévenu. De fait, les tensions ont été immédiates. Le service de renseignement de la capitale craignait que des jeunes issus des quartiers sensibles ne s’agrègent aux actions violentes. Avant même le début de la manifestation vers 14H, 2 740 contrôles avaient été effectués, pour détecter les éventuels activistes signalés et saisir tout objet ou arme transportés.
Chacun, à la préfecture de police de Paris, a gardé en mémoire les échauffourées d’un précédent 1er mai chaotique dans la capitale, en 2018, sous Gérard Collomb. Une journée émaillée de dégâts considérables pour le mobilier urbain et les commerces, sans parler des nombreux policiers et gendarmes blessés.
Farouche résistance aux forces de l’ordre
Cette fois encore, les ultras encagoulés étaient en tête de cortège, cherchant à se constituer en black blocs pour harceler les forces de l’ordre. La police est intervenue sans relâche pour briser ces regroupements hostiles. Les effectifs motorisés de la Brav-M ont fondu sur leurs objectifs à chaque fois qu’elles le pouvaient, sous la surveillance des drones utilisés pour la première fois dans ce contexte.
Place de la Nation, peu avant 17H, les ultras ont quand même réussi à se rassembler en blocs compacts, opposant une farouche résistance aux forces de l’ordre. Une véritable bataille rangée aux allures de convergence des luttes, où se mêlaient anarchistes violents, « gilets jaunes » radicalisés et tous types de factieux, pétris de haine envers la police. Autour de 70 interpellations avaient été opérées en fin d’après-midi. Les policiers et gendarmes mobiles ont essuyé des jets de projectiles, des tirs de mortiers d’artifice, des coups multiples. Un policier a été sérieusement brûlé par l’explosion d’un cocktail Molotov. Des images qui ont fait le tour des chaînes d’information en continu. La virulence de certains assaillants semblait sans limite.
À Lyon, où plus de 17 000 personnes ont défilé, la préfecture de police se félicitait d’une double arrestation « grâce à l’utilisation d’un drone » qui aurait permis de repérer deux « éléments radicaux » qui « souhaitaient s’en prendre à la mairie du 7e arrondissement ». Mais les exactions ont été importantes en ville, avec des commerces dégradés ou pillés, des voitures incendiées. La préfecture parlait d’environ 2 000 individus hostiles, dont un millier de casseurs organisés en black blocs.
À Toulouse, les forces de l’ordre ont dû faire usage d’un canon à eau pour repousser deux cents ultras, procédant à une vingtaine d’interpellations et déplorant une petite dizaine de blessés, dont une moitié dans leurs rangs. À Bordeaux également, il a fallu composer avec des déambulations sauvages et procéder à des arrestations, après les dégradations constatées. La préfecture a dénombré 12 000 manifestants, autant qu’à Rennes ou à Marseille. À Clermont-Ferrand, ils étaient 14 000 à défiler, selon les autorités.
Cette treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a été intense. Beauvau s’attendait en fin de journée à un lourd bilan en termes de blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Les syndicats de policiers s’inquiètent du prochain mouvement prévu le 3 mai, jour où le Conseil constitutionnel se prononcera sur une nouvelle demande de référendum d’initiative partagée sur la réforme des retraites. (Source journal La Figaro)