Atelier Eau’rizon 2070 Tech, qui s’est tenu hier, mercredi 13 mars 2024, au Boulou.

 

À l’initiative des structures de bassins versants des P-O, une série de six ateliers de concertation vient de conclure le premier cycle de rencontres avec près de quatre cents  représentants de tous les usages de l’eau…

 

Après le Sègre, le Réart, la Têt aval, la Têt amont et l’Agly et des réunions en Cerdagne, à Prades, Saint-Paul-de-Fenouillet, Alénya ou encore Baho, c’était au tour de la vallée du Tech de réfléchir à des solutions pour l’avenir.

Réunis hier, mercredi 13 mars, au Boulou, tous les acteurs – élus, agriculteurs, gestionnaires de canaux, associations environnementales, pêcheurs, professionnels du Bâtiment, du Tourisme, des Travaux Publics, industriels, scientifiques… -, ont répondu plus que favorablement à l’invitation, afin de participer et contribuer à l’adaptation du territoire face au changement climatique.

« Cette volonté de sortir des espaces de représentation classique, d’avoir une telle diversité d’acteurs, nous pousse à nous connaître et confronter nos idées autour de tables rondes plutôt que de rester dans le confort entre élus et partenaires institutionnels », précise Alexandre Puignau, président du Syndicat du Tech et par ailleurs maire de Les Cluses.

Il poursuit : « Avec le projet Eau’rizon 2070 ce sont les syndicats intercommunaux de toutes les vallées des Pyrénées-Orientales qui se sont unis pour, dès 2021, avant l’épisode terrible de sècheresse que nous vivons, au-delà de nos actions respectives sur nos territoires, engager une démarche prospective pour l’adaptation de nos territoires face au changement climatique. Nous souhaitons une prise de conscience collective, car certains acteurs issus de toutes catégories professionnelles, ou même du collège des élus, sont encore dans le déni par rapport à la réalité de la situation ou sur des positions trop dogmatiques alors que la situation nous oblige à trouver des solutions ».

Même si sur le Tech, les impacts du changement climatique et la nécessaire adaptation des usages ne sont pas des thèmes nouveaux, avec les efforts réalisés par le territoire sous la dynamique dudit Syndicat, pionnier en la matière, les prélèvements sur la ressource sont passés de 70 millions de m3 prélevés en 2013 à 47 millions en 2021 (soit -34%) ; tous usages confondus.

Mais, pour Alexandre Puignau, il n’en demeure pas moins que “ces efforts consentis pour résorber le déficit sur nos ressources ne sont pas suffisants face à la sécheresse actuelle et aux évolutions annoncées”.

C’est pourquoi, a-t-il insisté hier matin, après une présentation plénière de l’état de la ressource en eau et des projections climatiques sur la période 2023-2070, des chiffres robustes ou des tendances, augmentation des températures, baisse de l’enneigement, évapotranspiration, taux de sécheresse du sol, etat des resources superficielles et souterraine état des lieux du climat futur ont été présentés.

Les participants, une centaine de personnes, ont pu parfaire leur connaissance dans un premier temps, puis en atelier proposer des solutions concrètes.

Parmi les élus du territoire concerné présents : Nathalie Regond-Planas, maire de Saint-Génis-des-Fontaines ; Christian Nauté, Yves Porteix, Guy Llobet, respectivement maires de Laroque-des-Albères, Sorède et Collioure ; mais aussi Claude Ferrer, président de la communauté de communes du Haut Vallespir, maire de Prats-de-Mollo-La-Preste ; Martine Mauguin, maire de Taulis et Marie-José Macabies, maire de Montbolo : les maires de Maureillas-Las-Illas (Jean Vila), Banyuls-sur-Mer (Jean-Michel Solé), Cerbère Christian Grau), de L’Albère (Marc de Besombes-Singla), de Banyuls-dels-Aspres (Laurent Bernardy)… le monde agricole n’était pas en reste avec des viticulteurs, des arboriculteurs, représentants d’associations d’irrigations, avec Jean Jonquères, MM. Cribeillet, Bolfa, André Trives d’Elne… les associations de défenses environnementales étaient aussi en nombre : FNE (France Nature Environnement), la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), Viure… tout comme la fédération de pêche, acteur constructif, les réserves naturelles, ou encore le laboratoire Arago pour le collège des scientifiques, UFC que choisir et les fédérations du monde économique étaient de la partie, les TP, le bâtiment, les carriers avec l’UNICEM, Jean Vaills, Thierry Oliva, le monde du tourisme avec l’UVPO, la FDHPA (Fédération départementale de l’Hôtellerie de Plein Air) avec notamment Paul Bessols.

Alexandre Puignau se félicite de cette mobilisation réussie, au cours de ces six ateliers, avec mes collègues de la Têt, de l’Agly, du Reart et du SEGRE, “nous pouvons confirmer que ce n’est pas moins de 1 700 contributions qui ont été collectées et seront triées puis analysées pour savoir où et comment investir selon le meilleur coût/bénéfice à court, moyen et long terme. Moi, je crois que c’est en confrontant nos points de vue, la position de nos structures, de nos divergences que l’on avance. La situation nous oblige, je l’ai déjà dit, il faut rassembler et je continuerai à le faire, il y a du bon à récupérer chez tous les acteurs locaux, comme pour les projets que nous portons, nous continuerons à rassembler”.

Plusieurs cycles d’ateliers de concertation seront organisés en 2024 et début 2025.

Le président du Syndicat a conclu : « Les structures de bassin proposent une méthode de travail différente pour essayer de faire avancer les choses et cela fonctionne quand on voit tout l’intérêt porté par les acteurs du territoire, qui tout en ayant parfois des visions différentes viennent apportées leurs pierres à l’édifice et nous obligent à tous à aller plus loin. Je suis certain que ce partage des visions de chacun nous enrichi mutuellement pour répondre au mieux aux défis qui nous attendent sur la ressource en eau ; l’objectif de cette série de rencontres est atteint avec la volonté de partager avec le plus d’acteurs du territoire une base de données consolidées sur la ressource en eau, pour définir une trajectoire commune, avec une nécessaire adaptation des pratiques et des usages au changement climatique ».

 

L.M.