Le ton monte dans plusieurs villes du département des P-O où la population s’inquiète de l’absence de réponse et de toute intervention des forces de l’ordre, en particulier de la Police municipale (PM), lorsque celles-ci sont pourtant alertées, sollicitées, pour faire face à des actes d’incivilité répréhensibles aux yeux de la loi. Dans certaines communes, les habitants vont jusqu’à lancer des pétitions

 

A Saleilles, Louis Ruzafa a carrément lancé une pétition sur sa page Facebook “pour améliorer la sécurité à Saleilles”. La pétition a reçu cent cinquante signatures en une poignée de jours. “Je veux en finir avec l’insécurité, le manque de présence des élus sur le terrain et remettre nos policiers municipaux au cÅ“ur de l’action’, s’inquiète-t-il. “Ma priorité : veiller à la tranquillité publique, redonner un coup de jeune à Saleilles, faire bouger les lignes, remettre l’écoute citoyenne au centre de la vie municipale”.

Même constat et même son de cloche à Sainte-Marie, où le Collectif Renouveau pour Sainte-Marie témoigne : “Autrefois paisible et recherchée pour sa qualité de vie, la commune de Sainte-Marie-la-Mer traverse une période de transformation qui inquiète profondément ses habitants. Derrière l’image d’une “montée en gamme” revendiquée par certains acteurs économiques et municipaux, se cache une réalité bien plus préoccupante : la multiplication des incivilités, des rodéos urbains, et des débordements festifs incontrôlés (…). À partir d’une certaine heure, tout semble permis : tapages nocturnes, non-respect de l’arrêté municipal sur les nuisances, comportements dangereux, stationnements sauvages, rodéos motorisés… Le tout au mépris des règles élémentaires de sécurité et de respect de la tranquillité publique. Les riverains sont à bout. Feux d’artifice tirés après 1h du matin sans aucune information préalable, accidents, nuisances sonores récurrentes… La coupe est pleine. Cette nuit encore*, une voiture stationnée a été violemment percutée et propulsée à plus de vingt mètres. Un nouvel épisode qui alimente un sentiment d’abandon et de colère chez les habitants. Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient déposer plainte. Pourtant, de nombreux signalements ont déjà été adressés au maire, à la préfecture et au procureur de la République. Face à ces infractions répétées et à l’inaction perçue des autorités, une question s’impose désormais : faut-il attendre un drame pour que des mesures concrètes soient enfin prises”.

Dans un communiqué adressé à notre rédaction (photos à l’appui !), le Collectif Renouveau pour Sainte-Marie poursuit : “Les habitants de Sainte-Marie-la-Mer ne réclament pas la fin de l’animation ni de l’activité estivale, mais le retour d’un équilibre, celui d’un village vivant dans le respect des règles et de la tranquillité de chacun. Car si Sainte-Marie veut monter en gamme, cela ne peut se faire au détriment de ses propres habitants”.

A Argelès-plage, même colère de la population permanente, où l’on voit maintenant des riverains envahir la voie publique avec poubelles, jardinières et signalisation totalement illégale, pour soi-disant “se protéger” du stationnement et de la circulation anarchiques, ce sans que jamais les forces de l’ordre n’interviennent, malgré les nombreuses mains courantes et plaintes. Voitures garées sur les trottoirs, devant l’entrée de garages ou carrément d’habitations, véhicules circulant à contre sens malgré les sens interdits, et au mépris des règles élémentaires du Code de la Route et de la sécurité routière qui en découlent, travaux intempestifs en dehors des horaires autorisés, fiestas airbnb nocturnes… tout cela dans un rayon de moins d’un kilomètre de l’Hôtel-de-Police municipale ! Et pourtant toujours pas un képi à l’horizon.

A Argelès-sur-Mer, le malaise de la PM ressenti par les habitants, semble plus profond que le montre les apparences : “Un chef de service aux abonnés absents, un manque de communication et des agents totalement démotivés ; une alerte faite par me syndicat FO début 2024, mais depuis, un an plus rard, plus loin, aucune réelle réponse de la mairie ; un turnover important avec de nombreuses mutations ; deux équipes sur quatre sans responsable (démission du responsable)…”.

Dans un témoignage accablant, un fonctionnaire de la Ville décrit “un management toxique, des agents livrés à eux-mêmes sans aucune consignes journalières, des agents mis au pied du mur avec des changements de planning à la dernière minute… Une mairie faisant la sourde oreille… Aujourd’hui, il est grand temps de lever le voile sur un mal-être, dissimulé par le professionnalisme des agents qui composent cette Police municipale, gérée de manière toxique (…)”.

 

L.M.

*Nuit de samedi à dimanche.