L’avez-vous remarqué ? Dans les P-O, souvent lorsqu’un élu annonce dans sa commune un nouvel investissement, une attractivité supplémentaire, comme l’ouverture d’une enseigne commerciale nationale, comme l’organisation d’un festival ou encre comme un établissement sanitaire, c’est essentiellement au détriment d’un autre élu, des habitants d’une autre commune situés pourtant dans le même département. Visiblement, en Pays Catalan, chez nos édiles, quel que soit leur ancrage politique, idéologique, le mot “solidarité” n’a aucun sens, il n’existe pas tout simplement. Dans les P-O, le “chacun pour soi” (et Dieu pour tous) a un bel avenir ! “Sans solidarité, performances ni durables ni honorables” (François Proust, docteur en anthropologie)

 

A Pollestres, lors de sa traditionnelle cérémonie des voeux à la population, le maire Jean-Charles Moriconi s’est gargarisé en annonçant que sa commune allait accueillir deux nouveaux établissements de santé… En parallèle, ceux-ci fermeront dans le secteur du Haut Vallespir pour donc rouvrir dans la banlieue perpignanaise… Pas sûr que les malades y gagnent, côté cadre environnemental en tout cas. On appelle ça “la délocalisation”. Bien évidemment, trop fier de lui, le maire de Pollestres ne s’est guère soucié (en public) de l’immense tort qu’entraînera cette fermeture de lits du côté d’Amélie-les-Bains-Palalda et d’Arles-sur-Tech. Pas même un coup de fil aux élu(e)s de ces deux communes du Vallespir.

Au Barcarès, le maire Alain Ferrand et son équipe s’enorgueillissent d’avoir réussi un coup de maître, ce en attirant dans leur bullinada la prochaine édition (juillet 2023) des Déferlantes Sud de France. Aucune pensée pour les élus de la sous-préfecture vallespirienne, Céret, qui avaient portant misé beaucoup afin d’accueillir non sans fierté identitaire ledit festival (après son départ d’Argelès-sur-Mer souhaité par la Municipalité)… L’atmosphère ambiante au sein de la communauté de communes du Vallespir est à l’humiliation.

Les élus céretans – qui attendent toujours de connaître les comptes de la gestion 2022 dudit festival -, n’ont toujours pas compris pourquoi les producteurs des Déferlantes Sud de France se sont retirés, sur la pointe des pieds, sans une réelle, franche et sincère explication, ne serait-ce que vis-à-vis de la population locale,  faisant leurs valises la veille des fêtes de fin d’année sans donner signe de vie à la Municipalité de Céret, destination Perpignan. Puis, de polémiques en absurdités, Le Barcarès. Puis, Le Soler et Toulouges. Puis re-Céret et re-Argelès-sur-Mer. Puis…, enfin, re-Le Barcarès, pour un atterrissage forcé des Déferlantes Sud de France devenues apatrides, en quelque sorte.

Pollestres et Le Barcarès, deux exemples, récents, loin d’être isolés, qui témoignent d’un certain climat politique et état d’esprit en Pays Catalan où, au lieu de s’entraider, “on” se disperse au centre de soi-même, en allant piquer chez le voisin ce que l’on a été incapable de faire venir de l’extérieur.

Une situation départementale que l’on pourrait résumer avec la citation du sociologue italien, Francesco Alberoni : “La solidarité n’existe pas : n’existe qu’une coalition d’égoïsmes. Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même”.

 

L.M.