(Vu sur la Toile)
(Capture d’écran CNews).
Françoise Hardy, l’idole des sixties, est morte à l’âge de 80 ans
(Article de Paris Match)
Françoise Hardy est décédée ce 11 juin, à l’âge de 80 ans. Elle souffrait d’une longue maladie.
Paris Match.- Son fils, Thomas Dutronc, l’a confirmé dans un post sur Instagram, vers 23 heures ce 11 juin : “Maman est partie”. Françoise Hardy était malade depuis longtemps et son état s’était récemment aggravé.
La chanteuse reste dans la mémoire des Français comme l’une des icônes des années 1960.
L’enfance de Françoise Hardy restera une période douloureuse pour la chanteuse. Elle grandit modestement dans un petit deux-pièces du 9e arrondissement de Paris avec sa mère et sa sœur. Fille illégitime d’un homme déjà marié, elle souffre de l’absence de son père et du regard des camarades de son école catholique. Mais ce sont les week-ends qu’elle redoute le plus, passés chez une grand-mère abjecte, toxique avec son entourage et plus particulièrement avec la jeune fille, l’accablant de brimades et de reproches qui la laisseront longtemps complexée, notamment sur son physique.
Une carrière lancée en quelques minutes
Solitaire, la jeune fille se réfugie dans la musique avec la radio de sa mère et sa collection de disques, avant de se faire offrir une guitare pour avoir décroché le baccalauréat. À la recherche de jeunes talents à lancer dans l’aventure yéyé, les disques Vogue l’engagent en 1961.
Loin de la furie d’un Johnny, Françoise Hardy chante, douce et mélancolique, les angoisses de l’adolescence. Le 28 octobre 1962, la jeune pensionnaire du Petit Conservatoire de la Chanson de Mireille assure l’un des intermèdes musicaux de la première soirée électorale présidentielle. Sa carrière est lancée en quelques minutes.
Dès le lendemain matin, sa chanson « Tous les garçons et les filles » devient un immense tube.
Paris Match la met en couverture et la propulse idôle d’une génération. Elle enchaîne les concerts à travers la France, passe par l’Olympia, s’exporte dans toute l’Europe et fait même ses débuts au cinéma. Elle devient une icône de mode, prisée des grands couturiers comme Courrèges ou Saint Laurent, et sa beauté va incarner l’innocence des années 1960. Et les tubes s’enchaînent, avec « L’amour s’en va » qui lui offre l’Eurovision 1963, puis « Mon amie la rose » en 1964, ou encore « Comment te dire adieu » produit par Serge Gainsbourg en 1968.
Avec Jacques Dutronc, ils vont passer leur vie à s’aimer, à se fâcher, sans jamais parvenir à s’éloigner
Ce triomphe soudain, Françoise le vit avec son compagnon Jean-Marie Périer, le grand photographe de l’époque yéyé. Leur carrière, leur place dans la galaxie yéyé mais aussi cette renommée, que la jeune femme secrête apprécie peu, auront raison de ce premier grand amour.
Fin 1965, Françoise fait la rencontre d’un jeune homme plutôt taiseux qui lui a composé la musique de son tube « Le temps de l’amour »… un certain Jacques Dutronc. En couple deux ans plus tard, ils vont passer leur vie à s’aimer, à se fâcher, sans jamais parvenir à s’éloigner. Le grand amour sans aucun doute, mais pour Françoise, la relation s’est vite avérée douloureuse. En 2010, elle confie à Paris Match : « C’est du fait de ma personnalité peu sûre d’elle, anxieuse, trop en demande, et de son caractère insaisissable à lui, de son besoin d’être libre, de s’amuser ailleurs ».
Si Jacques voguent sur des succès malins et piquants, Françoise, elle, va traduire en musique ses angoisses, sa solitude et son besoin de Jacques, des chansons comme autant de bouteilles jetées à la mer… En 1973, Françoise donne naissance à leur fils, Thomas, et retourne rapidement en studio pour enregistrer l’un de ses plus grands albums, « Message personnel », produit par Michel Berger. Après quelques années consacrées à son fils, la chanteuse prend un tournant plus jazz avec « Musique saoule », avant d’amorcer une retraite progressive dans le courant des années 1980.
Son combat contre la maladie
Elle revient à la chanson au milieu des années 1990, mais reste rare. Elle s’offre tout de même le bonheur d’être accompagnée à la guitare par son fils Thomas sur l’album « Clair-obscur », où figure également « Puisque vous partez en voyage » en duo avec Jacques Dutronc. En 2005, elle se voit récompensée d’une Victoire de l’artiste interprète féminine de l’année pour son album « Tant de belles choses », dont le titre éponyme lui a été inspiré par la maladie.
Dans les années 2000, Françoise Hardy se voit diagnostiquer un lymphome du MALT, dont les symptômes vont s’aggraver au fil des ans. Se consacrant à l’astrologie, sa grande passion depuis les sixties, mais également à l’écriture, elle mène un combat féroce contre la maladie durant près de vingt ans, et milite aussi pour le droit à l’euthanasie. « Je n’ai pas peur de mourir, confiait-elle à Paris Match en 2021, mais j’ai très, très peur de souffrir, d’autant plus que c’est déjà le cas, peur aussi de la souffrance de devoir me séparer des deux êtres que j’aime le plus au monde, Thomas et son père ».
(Source hebdomadaire Paris Match)
Françoise Hardy et Sylvie Vartan dans les années soixante (Capture d’écran CNews).