(Vu sur la Toile)
Municipales à Paris : Renaissance soutient non pas Rachida Dati mais Pierre-Yves Bournazel
(Article de Philippe Mirkovic • Rédaction du quotidien régional Ouest France)
Ouest France.- La commission nationale d’investiture du parti dirigé par Gabriel Attal a tranché ce mardi 28 octobre dans la soirée. Privilégiant le candidat Horizons à la ministre de la Culture. Un choix qui divise au sein même du camp présidentiel…
Après des mois de tergiversations, Renaissance a tranché ce mardi 28 octobre. Le parti présidentiel a décidé de soutenir le candidat Horizons, Pierre-Yves Bournazel, pour les municipales à Paris. Faisant donc le choix de la division à droite, alors même qu’une partie de ses cadres, dont Sylvain Maillard, patron de Renaissance 75, et le ministre de l’Europe, Benjamin Haddad, penchaient pour une alliance avec Rachida Dati, qui avait aussi les faveurs d’Emmanuel Macron.
Pierre-Yves Bournazel a, lui, lancé sa campagne début juin, A 48 ans, c’est sa troisième candidature à ce scrutin dans la capitale, où il est élu conseiller municipal dans le XVIIIe arrondissement depuis 2008. Il a aussi été député de 2017 à 2022. Cet ancien de LR revendique aujourd’hui sa « solide expérience » d’élu pour briguer le poste de maire, après une candidature à la primaire de la droite en 2014 et un ralliement à Renaissance (Benjamin Griveaux puis Agnès Buzin) en 2020.
Il oppose à Mme Dati une « différence de valeurs », disait-il dans un entretien à Ouest-France en juillet. Soulignant alors : « Mon but, c’est de préparer l’avenir de Paris, et j’ai l’impression qu’elle cherche surtout à détruire ce qui a déjà été fait par esprit de revanche contre la gauche. Nous avons aussi des différences de tempérament. Sa stratégie est de cliver, faire du bruit, du buzz. Moi, je préfère le travail de fond dans une atmosphère apaisée. »
« Très alignés avec le projet »
Le soutien apporté par le parti présidentiel ne faisait en fait plus guère de doute depuis que Franck Riester, chargé du dossier « municipales à Paris » avait indiqué ces derniers jours au Monde : « Nous sommes très alignés avec le projet de Pierre-Yves Bournazel ». Gabriel Attal aurait d’abord envisagé un accord avec Rachida Dati, mais n’a pas apprécié l’accord qu’elle a scellé fin août avec Michel Barnier pour une législative partielle à Paris.
Et le scénario Dati avait d’autres détracteurs, en particulier à l’aile gauche de Renaissance, avec l’ex-ministre Clément Beaune. Leurs arguments ? La nécessité de présenter un candidat du parti ou à défaut du « bloc central », le positionnement droitier de Rachida Dati et ses ennuis judiciaires. Elle est renvoyée devant le tribunal en septembre 2026 pour corruption dans l’affaire Ghosn. Des accusations qu’elle conteste.
Le scrutin municipal, les 15 et 22 mars prochains, est incertain, après vingt-quatre ans de gestion socialiste avec Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo, qui ne se représente pas. C’est son ex-premier adjoint, Emmanuel Grégoire, qui a remporté l’investiture PS. De la majorité actuelle, David Belliard est investi par les Écologistes et Ian Brossat le candidat du parti communiste. Les tractations pour une union de premier tour n’ont pour l’heure pas abouti. À noter aussi que Sophia Chikirou devrait représenter La France insoumise, tandis que Thierry Mariani a été investi par le Rassemblement national.
(Source : quotidien régional Ouest France)

