(Photos @Ville de Perpignan)

 

Lors de la conférence de presse qu’il a tenu ce jeudi 24 novembre en matinée, le maire de Perpignan Louis Aliot, par ailleurs 1er vice-président du Rassemblement National (RN), s’est exprimé à propos de l’ouverture – contestée par la présidente socialiste du Conseil Départemental66, Hermeline Malherbe -, d’un poste de la Police Municipale en lieu et place de l’ancien restaurant-hôtel La Cigale

 

-Pourquoi le Département rachète La Cigale en 2019 ?
Louis Aliot : “La loi confie aux Départements l’aide sociale à l’enfance et, à ce titre, la prise en charge des mineurs non accompagnés.
Les Pyrénées-Orientales font l’objet d’une explosion du nombre de jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance depuis 2015, et notamment les mineurs non accompagnés (MNA).
Le nombre de ces derniers est multiplié par quatre entre 2015 et 2019, à la date de lancement du projet de rachat de la Cigale par le Département. Faute de places, il héberge nombre de ces jeunes mineurs dans des chambres d’hôtel.
Le Département décide donc de faire l’acquisition de l’hôtel-restaurant La Cigale afin de créer un lieu d’accueil des mineurs étrangers d’une quinzaine de places.
Cet emplacement au sein du quartier Saint-Jacques est un choix assumé du Département qui y voit une opportunité pour « combattre les préjugés et une idéologie qui veut faire croire que ce public déstabiliserait tout un quartier et qu’il faut cacher de la vue des citoyens bien-pensants. Au contraire, nous allons faciliter leur insertion et ce lieu central est le bon endroit », (Françoise Fiter, art. L’Indépendant du 22/07/2019)”.

 

Un contentieux hérité de l’ancienne municipalité

 

La municipalité de Louis Aliot a hérité de ce dossier.
Pour mémoire, c’est la municipalité menée alors par le prédécesseur de Louis Aliot, Jean-Marc Pujol, qui préempte le bâtiment en 2019, s’opposant à la volonté du Département d’en faire un Centre d’accueil pour mineurs isolés.
Jean-Marc Pujol, rappelle Louis Aliot, déclarait alors « Il n’est pas opportun d’héberger ce public là-même où on
concentre déjà assez de difficultés. Il est préférable de partager cet accueil avec les autres villes du département ». (Art. Indépendant du 16 septembre 2019). Le projet de l’ancienne municipalité est d’y installer un poste de Police Municipale.

 

Louis Aliot affirme sa volonté de créer un poste de police municipale

 

En 2020, à son arrivée à la tête de la Ville, Louis Aliot, qui fait de la Sécurité l’une des priorités de son mandat, poursuit le projet d’ouverture d’un poste de Police Municipale à l’Hôtel La Cigale, et va plus loin en souhaitant y adjoindre un centre d’hébergement d’urgence pour les victimes de violences conjugales.
A cet effet, il a initié une rencontre avec la présidente du Département, Hermeline Malherbe afin d’une part de lui proposer d’associer les services sociaux du Département à cette initiative et d’autre part, de l’aider à trouver un lieu d’accueil adapté pour les mineurs non accompagnés sur le territoire de la Communauté urbaine ou du Département.
Pour Louis Aliot, “cette tentative de règlement à l’amiable n’ayant pas abouti, la mairie de Perpignan réaffirme aujourd’hui son opposition ferme au projet du conseil Départemental et sa volonté d’installer, au contraire, dans le bâtiment un service public en direction des Perpignanaises et Perpignanais. Dans un quartier fragilisé par les incivilités, le trafic de drogue, avec de surcroît le départ, il y a plusieurs années, du poste de Police Nationale installé sur la place Cassanyes, il est essentiel aujourd’hui de reconquérir l’espace public. C’est pourquoi je souhaite y installer un poste de Police Municipale avec quatorze agents au service de la sécurité des Perpignanaises et Perpignanais”.

 

Quelques éléments juridiques…

-En 2019, le Conseil Départemental signe un compromis afin d’acquérir l’ancien hôtel et le transformer en centre d’accueil pour mineurs isolés. La Municipalité de Jean-Marc Pujol préempte le bien pour s’opposer au projet.
-En 2020, dès son entrée en fonction, Louis Aliot prend la décision d’affecter le bâtiment au service de la Police Municipale. Une décision contestée par le Département qui en demande l’annulation, ainsi que l’injonction de lui rétrocéder le bien.
-En 2021, la décision de préemption est annulée par le Juge administratif. En mars 2022, le Tribunal Administratif annule la décision d’affectation mais ne fait pas droit à la demande d’injonction du Conseil Départemental.

-Le bien reste donc propriété de la Ville.
Cette décision juridique datant du 17 mars 2022 (l’article de L’Indépendant de ce jeudi 24 novembre), a donc 9 mois de retard.