Dominique BONA, invitée du CML (Centre Méditerranéen de Littérature), présente son dernier ouvrage, “Mes vies secrètes” (Gallimard), mardi 2 avril à 18h à l’hôtel Pams

Dévoilant les coulisses de son travail de biographe, l’académicienne Dominique BONA évoque sa vie et relie entre elles les grandes figures qui l’ont inspirée. Écrire une biographie est un art subtil. Elle implique en amont des recherches considérables, des rencontres nombreuses avec les témoins, la famille, les descendants. À ce stade, la documentation est dense, lourde et les fils à dénouer sont fort entremêlés, l’écueil est grand de se perdre dans le détail et de noyer le lecteur sous une somme d’informations dont il n’a que faire mais rassure l’auteur quant au sérieux de son travail.

La frontière entre document et roman, Dominique BONA la connaît sur le bout de la plume. Au fil des années, elle a régalé ses lecteurs avec les vies palpitantes, poignantes, singulières, étonnantes ou exemplaires de grandes figures de notre histoire culturelle.

Le cheminement d’un(e) biographe

Aujourd’hui, avec Mes vies secrètes, elle nous livre en quelque sorte un secret de fabrication : le cheminement d’un(e) biographe. La concernant, il commence par l’écrivain Romain Gary dont elle découvre la maison lors de vacances à Majorque et la mène jusqu’à Gala, épouse du peintre Salvador Dali qui déploya sa superbe non loin de là, sur la côte catalane. Romain Gary, sous le pseudo d’Émile Ajar, publiait aux Éditions Mercure de France. Rue de l’Odéon, à deux pas du Mercure, une librairie ancienne vendait une ribambelle de cartes postales érotiques.

Intriguée, Dominique BONA découvrit que l’une d’elles représentait une des trois filles de José Maria de Heredia, laquelle était aussi la maîtresse du poète Pierre Louÿs. La voici inspirée pour une nouvelle biographie. Ce sera le début d’une belle aventure. En entrant dans ce cénacle de poètes du XIXe siècle, elle va côtoyer Paul Valéry, Berthe Morisot, puis la famille Rouart, Anna de Noailles, les Claudel, André Maurois, etc., l’un menant à l’autre, comme un ami vous présenterait un autre ami jusqu’à vous faire entrer dans une joyeuse communauté.

Dominique BONA est une femme discrète, académicienne, éloignée des scandales qu’affectionne le milieu littéraire dans l’espoir d’attirer l’attention. Elle a, dans un premier temps, publié des romans, mais s’est très vite attachée au genre biographique. « La biographie, écrit-elle, permet de mesurer la part de volonté ou d’ambition dans une vie humaine, mais aussi celle, non moins vaste, de l’hésitation, du doute, de l’élan ou du renoncement. » Nous découvrons aujourd’hui à quel point sa manière de se glisser dans la peau de chacun parle d’elle, de sa vision de l’art, de la littérature, de la famille, de la nature humaine, des émotions, des espoirs et des peines.

Il suffit pour s’en convaincre de lire ce qu’elle écrit au sujet de Stefan Zweig, autre grand biographe devant l’éternel : « C’est l’écrivain le plus secret que je connaisse. Zweig se dissimule, se cache, évite de parler de soi, ne donne rien à voir de sa vie privée », phrase qui la décrit, elle aussi, parfaitement. Avant d’insister sur les « fêlures, les gouffres » derrière «l’allure irréprochable et lisse d’un grand bourgeois ». Cela ressemble bien à une manière délicate de se définir et de se présenter au monde…

 

 

Le programme :

Mardi 2 avril 2019 à 18 h 00

Rencontre avec Dominique Bona,

de l’Académie française,

pour la présentation et la dédicace de

Mes vies secrètes (éditions Gallimard)

salon Jean d’Ormesson · Hôtel Pams · 18 rue Émile Zola · Perpignan.

Entrée libre.