*ARS = Agence Régionale de Santé
(Communiqué)
« La fermeture des services d’urgence à Médipôle engorge l’hôpital public de Perpignan : l’ARS* n’a pas pris la mesure de la situation ! »
En tant que députée des Pyrénées-Orientales, je tiens à réitérer ma profonde inquiétude quant à la situation alarmante des services d’urgences dans notre département, depuis la fermeture des urgences de nuit de la clinique privée à Médipôle.
Le 17 juillet 2024, le Docteur Laurent Ortega, responsable des urgences de l’hôpital de Perpignan, a de nouveau tiré la sonnette d’alarme. Prévu à l’origine pour 130 passages par jour, en ce début de période estivale, le service accueille jusqu’à 240 personnes et malgré l’embauche d’une cinquantaine d’infirmiers et d’aides-soignants, il manque toujours une vingtaine de médecins.
Le 14 février dernier, j’avais déjà alerté sur les risques de dysfonctionnements qui impacteraient à terme les hôpitaux publics de notre département. Dans un communiqué de presse, j’avais souligné les menaces pesant sur l’unité de dialyse médicalisée de Médipôle et la nécessité d’anticiper les conséquences de telles décisions sur le service public de santé.
Le groupe privé ELSAN, qui gère les cliniques concernées, avait justifié ces fermetures par une prétendue carence en médecins urgentistes, sans que les offres d’emploi n’aient été publiées sur le site RH de l’entreprise, contrairement aux affirmations de ses dirigeants. L’Agence Régionale de Santé (ARS), malgré une réunion sur ce sujet le 29 mars 2024 en présence de son Directeur régional, n’a pas n’a pas rappelé le groupe ELSAN, propriété d’un fonds de pension américain, à ses obligations.
Malgré l’engagement et l’implication du personnel médical, la situation était parfaitement prévisible. Les équipes médicales de l’hôpital de Perpignan, épuisées, sont confrontées à des arrêts maladies, des départs et un sentiment de maltraitance envers les patients, surtout les plus âgés.
Pourtant, depuis plusieurs années, le service des urgences de l’hôpital de Perpignan ne cesse de se réorganiser : appel au 15 avant de se rendre aux urgences, ou encore le développement de la permanence de soins grâce à l’élargissement des horaires de la maison médicale de garde comme à Perpignan ou à Argelès-sur-Mer.
Toutefois, un point positif se dégage : le recrutement de plus d’une cinquantaine d’infirmiers depuis trois ans, l’introduction des infirmiers en « Pratique Avancée » et le recrutement de médecins étrangers. Classer l’hôpital en Centre Hospitalier Universitaire permettrait aussi d’accueillir une plus grande diversité d’internes en médecine. Une enveloppe de cinq millions d’euros est prévue pour l’agrandissement du service des urgences en 2026.
Je ne peux me résoudre à voir nos services publics réduits à des variables d’ajustement budgétaire par la politique gouvernementale. Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, ce ne sont pas moins de 26 000 lits d’hôpitaux qui ont été supprimés. Pour nos concitoyens nous ne pouvons tolérer une médecine qui se tiers-mondise, il faut mettre chacun face ses responsabilités et établir un véritable Plan Marshall pour notre système de santé ! Il en va de l’avenir de notre département !
Sophie Blanc (RN), députée de la 1re circonscription des Pyrénées-Orientales