Le 18 juin, la commémoration de l’Appel du général de Gaulle sera l’occasion pour les édiles de Port-Vendres et les représentants de l’ANACR de rappeler que des dirigeants de d’autres peuples d’Europe décidèrent au même moment à continuer le combat

 

Lorsque le 17 juin 1940, le maréchal Pétain, devenu président du Conseil des ministres, demanda un armistice aux Allemands, le général W. Sikorski commandant des unités polonaises engagées sur le front français, n’accepta pas l’idée de la défaite et ordonna à ses troupes de passer en Angleterre pour continuer le combat.

Lui-même, accompagné de M. Raczkiewicz, le président de la République polonaise, et des membres du gouvernement polonais jusqu’alors en France, gagna Londres le 18 juin 1940. D’où la rupture des relations entre les gouvernements polonais et français.

Le général Sikorski obtint de Winston Churchill l’aide de la Royal Navy pour évacuer les combattants anglais et polonais repliés le long des côtes de l’Atlantique.

Quant aux aviateurs polonais, à la mi-juin, il avait été décidé, avec l’accord du ministre de l’Air français, de les transférer en Afrique du Nord. Un certain nombre de pilotes polonais gagnèrent avec leurs camarades français la base aérienne d’Oran. Le « personnel non naviguant » et les « pilotes non confirmés » rejoignirent Port-Vendres pour y embarquer à destination de l’Afrique du Nord. Depuis l’entrée en guerre de l’Italie, les convois de navires entre la métropole et l’Afrique du Nord étaient protégés par des navires de guerre français et britanniques.

Ainsi, la mi-juin, Port-Vendres abritait des torpilleurs et des navires marchands venus de Sète et de Port La Nouvelle en attente de départ pour l’Algérie et le Maroc.
Le 24 juin, 2 800 militaires dont soixante aviateurs polonais et vingt aviateurs français (non sans difficultés) quittèrent Port-Vendres sur le paquebot britannique APAPA pour Gibraltar et Liverpool où ils arrivèrent le 17 juillet. Un autre groupe parvint à monter à bord d’un cargo grec et obtint du capitaine qu’il se déroute sur Gibraltar. Enfin un troisième groupe gagna Oran à bord du paquebot Président DAL-PIAZ ; considérés comme déserteurs, ces militaires furent arrêtés par la police. Après diverses péripéties, certains d’entre eux (des aviateurs polonais, quelques pilotes français et une vingtaine d’élèves de l’Ecole de l’Air) parvinrent à gagner l’Angleterre.

Le 2 août 1940, avec les 21 pilotes et les 135 techniciens polonais se trouvant en Grande Bretagne, fut formé la 303° escadrille de chasse polonaise dite de Kosciuszko, du nom d’un Polonais s’étant illustré dans la Guerre d’Indépendance américaine. Le 30 août, les pilotes de la 303° abattirent leur premier avion dans le ciel anglais. Le 11 octobre, quand les pilotes de la 303° furent envoyés au repos, ils avaient abattu 126 avions ennemis mais au prix de sept pilotes tués et cinq grièvement blessés.

 

Georges Sentis