Tribune Libre/ Claude Barate* : “A propos des influenceurs et de l’Algérie”…
par adminLuc le Fév 4, 2025 • 14 h 06 min Aucun commentaire*par Claude Barate, universitaire, député honoraire
-“Il y a une semaine, Madame le Procureur de Paris, a jugé utile de déclarer que le Parquet est seul habilité à évoquer dans les médias une affaire de justice en cours. Elle répondait ainsi au ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui avait dévoilé une intervention sur un 7e influenceur algérien appelant, sur notre territoire, à la haine et à la violence contre la France
Madame le Procureur avait raison de rappeler le droit, vis-à -vis d’un dossier en cours d’instruction.
Sauf que lorsqu’il s’agit du 7e influenceur en 1 mois, appelant à des actions contre la France, le problème n’est plus judiciaire mais politique. Et le ministre de l’intérieur face à une agression délibérée contre la France avait non seulement le droit, mais également le devoir, d’informer les français d’une attaque en règle contre notre pays.
Contrairement à l’autorité judiciaire qui n’est responsable devant personne, bien que rendant la justice au nom du peuple français*, les pouvoirs politiques élus, qu’ils soient exécutifs ou législatifs, sont responsables de leurs actes devant le peuple. En conséquence un des premiers devoir du pouvoir vis-à -vis des citoyens est de les tenir informés, ne serait ce que pour que ces derniers comprennent les enjeux des réactions à venir.
Il faudrait, en effet, avoir une naïveté infantile pour ne voir dans ces actions qu’une simple coïncidence. Et puisque ces algériens vantent le régime algérien pour attaquer et déstabiliser la France, comment ne pas s’interroger sur le comportement du régime algérien vis-à -vis de nous.
L’Algérie est un grand peuple souverain et indépendant. A ce titre il doit être respecté dans sa souveraineté, comme il faut qu’il respecte la France et sa souveraineté.
Mais, pour cela, il faut qu’il tourne la page de la rente mémorielle qu’il utilise contre la France pour cacher ses propres faiblesses.
Ce n’est pas la faute de la France, si après l’indépendance, l’Algérie a choisir un régime de type marxiste dévoreur d’économie.
Ce n’est pas la faute de la France, si après ce régime mortifère, le régime est passé sous la coupe d’un pouvoir militaire de type autoritaire, qui empêche un développement normal du pays et oblige ses citoyens à rechercher ailleurs et notamment en France des raisons d’espérer.
Et qu’on ne me dise pas que l’Algérie a trop souffert de la colonisation française qui serait à l’origine de tous ces maux.
Quand la France a quitté l’Algérie en 1962, l’économie était prospère, avec une agriculture puissante, des ressources minières très importantes. Les routes, les ports, les écoles, les universités, les hôpitaux avaient structuré un aménagement du territoire en support du développement.
Alors oui, l’Algérie avait été colonisée en 1830 pour qu’Alger ne soit plus le repaire des pirates barbaresques, qu’il ne soit plus le centre d’un trafic d’esclavage des chrétiens et des noirs.
Oui, c’est vrai que les colonisations ne sont plus la panacée du monde moderne, mais faut-il rappeler que dès l’antiquité ce territoire avait été colonisé par les Gélules, les Phéniciens, les Romains. Qu’il avait été un pays chrétien avant l’invasion au VIIe siècle des Arabes, puis des Ottomans qui ont imposé l’islam.
La colonisation ne doit pas être un prétexte puisque tout le monde a colonisé tout le monde depuis que l’humanité existe.
La France et l’Algérie sont 2 grands pays souverains, qui ont une histoire commune. Peuples riverains de la Méditerranée, ils ont même des intérêts communs. A ce titre ils ont une obligation de s’entendre.
Si les conventions privilégiées de 1962 et 1968 posent problème parce qu’elles établissent des liens trop fraternels… alors il faut en sortir pour avoir des relations amicales d’Etat à Etat qui ont à défendre un intérêt commun.
Il faut sortir des postures et s’occuper du réel présent.
*par Claude Barate, universitaire, député honoraire
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*A défaut d’être élue, la justice n’est pas un pouvoir, mais une simple autorité administrative avec la particularité d’être indépendante. Rendant la justice au nom du peuple français, elle devrait être responsable devant lui. Il faudra bien un jour qu’elle doive répondre de ses actes devant lui. A défaut le lien entre le peuple et sa justice continuera à se distendre, ce qui n’est de l’intérêt de personne, ni de la justice, ni des justiciables.