-“Le jeudi 25 septembre, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris des faits de corruption passive, de financement illégal de campagne électorale et de recel de détournement de fonds publics libyens, mais il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs
Les juges ont statué tout à fait légalement. Que l’exécution provisoire soit inopportune, probablement, mais cela ne justifie pas non plus de jeter l’opprobre sur les magistrats.
Certes, il est difficile d’admettre le principe de l’exécution provisoire, surtout quand il n’y a ni risque de trouble à l’ordre public ni risque de fuite. La garantie d’un second degré de juridiction doit s’accompagner alors d’une présomption d’innocence effective, pour le condamné qui fait appel.
Mais il y a une exception à ce principe : une condamnation antérieure… En effet, Nicolas Sarkozy a déjà été définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite « des écoutes », et qu’il a dû porter un bracelet électronique à la cheville de janvier à mai, une sanction inédite pour un ancien chef de l’État.
La condamnation d’un ancien président de la République est certes un événement hors norme. N’est-ce pas le procureur national financier qui, lors de son réquisitoire, a invoqué un « pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces trente dernières années » ?
Est-ce le signe d’une démocratie qui assume l’indépendance de sa justice ? Cela nous sera confirmé ou infirmé plus tard.
Henri Ramoneda