CABESTANY : Leïla Marouane a inauguré la 16ème édition du festival du livre
par adminAT66 le Nov 24, 2013 • 9 h 18 min Aucun commentaire
L’inauguration du salon s’est déroulée en présence du maire, Jean Vila (PCF), vice-président du Conseil général des P-O,  André Bonet, président du CML (Centre Méditerranéen de Littérature), partenaire de cet évènement littéraire et de très nombreux éditeurs et auteurs de la région.
C’Â’est à Djerba, où ses parents, jeunes résistants s’étaient exilés, quÂ’’est née Leïla Zineb Mechentel qui se fera appeler plus tard Leïla Marouane.
Après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, la famille de Leila Marouane regagne l’Algérie. Ses parents transcrivent sa naissance et celle de son frère dans la région d’origine de la famille. Ce qui lui fait deux lieux de naissance. D’où, en définitive, son sentiment de venir de nulle part.
En 1989, Leïla Marouane est sauvagement battue par un commando et laissée pour morte. En publiant Le châtiment des hypocrites, elle a voulu exorciser ce traumatisme.
Elle sera sauvée, mais décide de quitter pour de bon son pays et sÂ’installe à Paris « le temps que les choses se calment ». Un an plus tard, sa mère décède. Leïla est à Paris, les menaces qui pèsent sur elle lÂ’empêchent de retourner en Algérie assister aux obsèques. La jeune fille le vit très mal : cÂ’est à partir de cette année quÂ’elle décide de publier ses écrits, ressentant un « besoin de partager, comme certains ressentent, après la mort dÂ’’un proche, un besoin d’Â’enfanter ».
Simple mais affirmée, Leïla Marouane est une femme entière croyant en ses combats et à lÂ’’écriture pour y parvenir. Même s’Â’il faut parfois en payer le prix.
De lÂ’’Algérie, elle garde des souvenirs brûlants de sa jeunesse et de ses débuts dans le journalisme. Des souvenirs dÂ’’une enfance heureuse passée plongée dans les livres de la bibliothèque paternelle ou dans lÂ’’écriture de ses textes de jeune fille griffonnés sur sa table d’études du pensionnat Ben Bouali.
Leïla Marouane fait partie de cette génération dÂ’’écrivains maghrébins en lutte contre les maux qui touchent leurs pays. Souvent dÂ’’expression française, ces auteurs, qu’Â’ils écrivent de Paris, de Rabat ou d’Â’Alger, ont fait de leur littérature un moyen de résistance. Que la dénonciation des normes sociales soit évoquée en toile de fond ou s’Â’impose comme lÂ’’objet du livre, beaucoup considèrent l’’écriture comme le meilleur moyen d’Â’opposition aux dérives sociales, religieuses ou politiques qui touchent les milieux qu’Â’ils côtoient, de près ou de loin. De Tahar Ben Jelloun à Assia Djebar, rares sont ceux dont les regards ne se font pas critiques lorsqu’Â’ils évoquent leurs sociétés…