L’artiste-plasticien Philippe Laborderie (“Fifi”) posant avec son oeuvre sur le pont qui enjambe Le Douy, à Collioure

 

C’est vraisemblablement là une première mondiale !

Tout le monde sait ce qu’est un rouleau compresseur, appelé également “compacteur” : un engin anciennement à traction animale, et même autrefois à vapeur, aujourd’hui motorisé, caractérisé par des roues cylindriques lisses servant à tasser le sol ou toute autre couche d’une voie carrossable.

Dans le futur, à cette définition académiciens et dictionnaires pourront y greffer une définition supplémentaire, relevant d’avantage de l’art que de la voirie, du bâtiment et des travaux publics…

L’artiste-plasticien Philippe Laborderie originaire de Toulouse, “Fifi” pour tous les Colliourencs, a réalisé une oeuvre d’art des plus originales, à partir d’un travail commencé sous un… rouleau compresseur !

L’artiste, qui depuis plusieurs décennies ne cesse de nous épater avec l’amicale complicité du peuple de Collioure, habitué à donner aux événements qui s’y déroulent à l’ombre du fameux clocher un tour sensationnel, demeure une énigme face aux critiques, tant il est aventureux, surprenant, inattendu, romanesque, mystérieux, fécond à coup sûr et, surtout, riche d’un avenir heureux, tant là aussi il “matche” avec l’air du temps.

 

C‘est le soubassophone de l’illustre Claude Chazaud qui a servi de déclic pour la réalisation de cette invraisemblable sculpture !

 

C’est donc le soubassophone de Claude Chazaud – célébrité colliourencque inestimable, illustre figure emblématique hélas trop tôt disparu, qui tenait le premier bar-tapas de la Côte Vermeille (où régnait une forte activité intellectuelle, à savoir des odeurs de vins et de calorifères trop chauds), “La Cave Arago”, encastré dans le centre du village, cofondateur également de la fanfare “Les Bizars”, etc.-etc. -, qui pour réaliser cette oeuvre complètement foldingue, mais ni givrée et ni piquée, a servi d’expérimentation invraisemblable, afin de donner naissance à une étonnante sculpture, après être passé sous les fourches caudines d’un rouleau compresseur. Olé ! En un seul mot : phénoménal.

“Fifi” se situe en dehors des sentiers battus traditionnels tracés par les kultureux subventionnés. Lui n’est pas sous influence. Il est une espèce de nuage sauvage qui se nourrit de bribes de savoir attrapées à l’occasion d’une discussion, d’une rencontre, d’un fait-divers, accoudé à un comptoir ou assis en terrasse.

Philippe Laborderie se dit prêt à offrir à la commune de Collioure cette oeuvre d’art, extravagante par sa singularité et l’originalité de ses origines, mais à une seule condition : que la Municipalité présente au public ce “tableau sculptural” (40cm / 50cm/ 20cm) définitivement figé dans un lieu de passage, sur un mur ou sur une stèle de schiste… “Ce sera là un beau geste et une belle manière de rendre hommage à Claude Chazaud, un personnage inhabituel, haut en couleur, qui fait partie de l’authenticité de Collioure, une personnalité décalée mais qui avait un cachet fou au point de contribuer à la renommée internationale du village, tant sa réputation à la tête des Bizars notamment a dépassé les frontières”, confie Philippe Laborderie. “Il était un artiste, à sa façon !”.

Qui ne l’a pas connu, Chazaud, ne peut imaginer ce qu’est la confrérie colliourencque, l’Amicale des gens d’Aqui, un 16-Août à Collioure…

On n’est pas tout à fait sûr que Philippe Laborderie soit un de nos plus grands artistes régionaux, mais de fortes présomptions permettent de le penser. Il en a en tout cas l’arsenal imaginaire, la carrure, la vitesse, l’insouciance, la signature.

 

L.M.

 

Philippe Laborderie prend la pose devant le Café Sola, exactement où la fanfare Les Bizars a joué pendant plusieurs décennies, enivrant le Tout-Collioure et de très nombreux fans venus des quatre coins de l’Europe à l’époque de la grande feria autour du 16-Août… (les masques anti-COVID ont été retirés le temps des photos).