Théâtre

COSMOS

Witold Gombrowicz / Joris Mathieu

mardi 20 mai – 20h 30

Le Cosmos de Gombrowicz est un texte construit comme une enquête policière introspective. Joris Mathieu s’en empare et tente d’organiser ce que le romancier nomme “le chaos intime”. Ses choix de mise en scène projettent le spectateur au coeur de l’histoire. Il imagine des constructions scèniques qui traduisent une subjectivité, qui élaborent des réalités alternatives, qui offrent aux spectateurs une aventure sensorielle et sensible, une interprétation libre et intime.

 

Le narrateur Witold est en plein doute sur le sens de sa vie et profite de l’été pour chercher un coin tranquille dans lequel il pourrait mettre de l’ordre dans ses idées. En chemin il retrouve son ami Fuchs et tous deux découvrent au creux d’un taillis un moineau pendu à un fil de fer. Ils décident de louer une chambre dans la pension de famille attenante. Le maître de maison, Léon, parle un curieux langage fait de néologismes. Sa femme s’appelle Bouboule. La servante Catherette a un morceau de la lèvre inférieure qui pend. Léna, la fille de la maison, est fort avenante et ses lèvres bien dessinées renvoient à celle difforme de Catherette. C’est le début d’une série de signes étranges qui vont se nouer les uns aux autres comme pour mettre le narrateur sur des pistes qui lui permettraient de remonter jusqu’à l’auteur de la pendaison d’oiseau observée dans le taillis, troublante image initiale à laquelle tout renvoie.

Avec sa compagnie au nom prédestiné pour une histoire de pendaison (Haut et Court !), Joris Mathieu explore depuis des années les champs de la perception et des univers sensoriels qui donnent accès à un univers onirique et fantastique. Le théâtre optique est sa marque de fabrique. C’est par un dispositif de loupe digitale qu’il nous donnera à voir en temps réel certains détails de la scène théâtrale en cours, et parfois même nous ne vivrons l’action qu’à travers les gros plans offerts par cette loupe. Elle agira ainsi comme un filtre nous permettant de vivre l’histoire suivant le point de vue du personnage central, remettant ainsi en question notre statut de spectateur : moins témoin que partie prenante, moins observateur distant des rapports entre les êtres que manipulé dans nos perceptions par le metteur en scène… Un théâtre à vivre comme une expérience sensible.

Le grenat – Théâtre de l’Archipel
Tarifs de 10 € à 23 €