Coup de théâtre dans l’industrie hôtelière locale : les quatre salariés de l’hôtel Le New Christina, situé cours Marie-Louis de Lassus, face au square Bir Hakeim à Perpignan, ont été convoqués ce mardi 9 février 2016, en matinée, en vu d’une procédure de licenciement économique.

A l’issue de cette convocation, les salariés ont reçu en guise de “remerciements pour leurs bons et loyaux services” (selon la formule consacrée…) une lettre remise en mains propres par la direction de l’établissement, précisant qu’ils sont dispensés de travailler pendant toute la procédure de licenciement, ainsi que les motifs du licenciement : “l’entreprise cesse son activité d’hôtel-restaurant”.

Cette brutale notification survient après une période de congés payés pendant laquelle l’entreprise avait fermé pour congés annuels, du 11 décembre 2015 au 11 janvier 2016… Lors de la reprise, les salariés ont reçu une demande de la part de la direction leur conseillant de récupérer les jours fériés (avec leur accord) de l’an passé, et ce en invoquant “une période calme”.
Une fois ces journées de repos consommées par les employés concernés, une lettre en recommandé avec accusé de réception leur parvenait pour les infomer d’une convocation préalable à un entretien : et c’est justement aujourd’hui que les salariés se sont vus notifier une dispense de travail durant toute la période de procédure de licenciement.
L’hôtel Le New Christina ferme donc ses portes définitivement. Cet établissement familial réputé du centre-ville était l’un des derniers hôtels  possédant un espace SPA, un restaurant, une terrasse panoramique avec une piscine située en toiture et classé en 3 étoiles. Il était référencé dans le célèbre guide gastronomique Michelin. Les quatre salariés y travaillaient depuis de nombreuses années, certains s’approchaient d’ailleurs de l’âge de la retraite. Ils sont littéralement tombés des nues en apprenant la triste nouvelle.
Ces employés avaient certes vu un changement de pratique dans le fonctionnement de l’établissement, où les outils de travail avaient été enlevés et des travaux étaient en cours, ils pensaient qu’il s’agissait-là d’un chantier de rénovation pour mise aux normes. “Mais, toujours selon les salariés de l’établissement, il s’est avéré que ces travaux n’étaient donc pas réalisés pour sauver l’hôtel, mais bien destinés à un autre projet des propriétaires des lieux, projet dont nous n’avons jamais été mis au courant”.
Colère et amertume nourrissent ce soir les salariés, d’autant plus révoltés “parce que nous avons travaillé pour cet hôtel depuis des années, que nous nous y sommes investis, et que nous avons le sentiment d’être mis à la porte, jetés comme des Kleenex…  Nous n’avons même pas eu le temps de dire aurevoir à notre clientèle, ni aux collaborateurs avec qui nous avons travaillé pendant des années ! Tout cela est bien triste, c’est une impression de gâchis ; c’est surtout la brutalité et l’urgence avec laquelle la direction a agi qui en 2016 est insupportable”.