“C’était le cadeau de Noël. Il fallait payer avant le 30 décembre. Aujourd’hui ou demain, qu’elle importance. Il faut payer direz-vous. Oui, mais en période de fêtes, nous aimerions avoir un temps de repos ne serait-ce que d’une petite semaine. Question de jugement et de psychologie, surtout lorsque les budgets sont serrés.

Ceci dit et avant que l’eau n’entre dans le gaz, quelques questions émergent en regardant la facture d’un peu plus près. Nous n’avons pas pour habitude d’être trop regardant. La confiance régnait lorsque l’eau et l’assainissement étaient en régie municipale ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Où en sommes nous ? Quelques chiffres révélateurs qui interpellent. De 1999 à 2010, le m3 d’eau est passé de 0,88 euro à 1,25euro, soit 42% d’augmentation en 12 ans. De 2011 à 2014, de 1,27 euro à 1,36 euro soit, 7 % de plus.

Pour ce qui concerne l’assainissement, en 1999, le prix unitaire était de 0,48 euro. Il est passé à 0,91 en 2014. Une augmentation de 89 % en seize ans. À ce rythme, à quel prix les générations futures vont-elles payer cette denrée qui appartient à l’humanité ? Le Conseil municipal ne s’interroge-t-il pas ? N’a-t-il pas vu cette situation ou ne veut-il pas la voir. L’eau et l’assainissement sont pourtant gérés par la régie de l’agglo Perpignan Méditerranée dont notre maire a été vice-président ? Qu’en serait-il si la gestion en était confiée à un privé ? Le plus inquiétant, est que les citoyens ne font plus de différence entre une gestion privée et une gestion de service public tant elles se ressemblent. En effet, les informations sont plutôt rares. Une régie est gérée par un conseil d’administration, qui donne l’assurance à un maximum de citoyens d’être informé des décisions prises. En ce qui nous concerne, chacun aurait ainsi connaissance du budget, saurait comment son argent est utilisé. Prenons encore quelques chiffres. Par exemple, l’abonnement pour l’eau. En termes simples, la location du compteur. À partir de 2013, cette location est également effective sur l’assainissement. Donc elle est payée deux fois par les utilisateurs que nous sommes, et ce, sans savoir pour quelle raison. Dernier élément que nous allons donner est celui de la TVA. Celle-ci n’est prélevée que depuis 2011. Le bouquet d’épines pour la fin. Cette TVA, n’est pas au même taux pour l’abonnement de l’eau(5,5%) que pour l’assainissement(10 %) en ayant les mêmes taux. Qui a dit surprenant ? Ce qui serait intéressant de voir apparaître clairement sur la facturation, est le prix au m3 de l’eau et de l’assainissement ajoutés qui est aujourd’hui de 2,95 euros en faisant abstraction des abonnements qu’il faut rajouter à la somme totale. Ce serait la manière la plus simple et la plus efficace d’informer les utilisateurs sur le prix réel de ce service. Enfin, il nous semble !

Le 1er janvier 2011, notre village est donc entré dans l’agglo Perpignan Méditerranée. A cette occasion, une pétition ayant récolté quelque deux cent signatures, avait circulé. Les signataires demandaient que l’eau et l’assainissement restent en régie municipale. Les élus, nous ont expliqué que cela n’était pas possible. Nous, nous pensons le contraire. Donc acte.

Nous touchons là, une chose essentielle, le problème de fond : la démocratie. En mairie, la réponse pour avoir des explications et essayer de comprendre, nous l’avons : « Il faut s’adresser à l’agglo ». Donc, pour avoir des informations, nous devons aller ou téléphoner à Toulouges lieu d’hébergement de cette administration correspondant à nos affaires. Là, des personnes, très courtoises, essayent d’apporter les éclaircissements demandés dans le cadre qui leur a été fixé. À vrai dire, les informations données sont loin d’être convaincantes pour ne pas dire nulles.

Dans le Contrat Social, (livre 3, chapitre 13), Jean Jacques Rousseau, cherchant la meilleure façon de donner la souveraineté au peuple dit : « Je réponds que c’est toujours un mal d’unir plusieurs villes en une seule cité, et que, voulant faire cette union, l’on ne doit pas se flatter d’en éviter les inconvénients naturels ». C’était en 1762. Nous pensons que ceux qui politiquement dirigent, devraient s’inspirer de cette pensée du philosophe préalablement cité. Nous éviterions ainsi bien des déboires. Les mauvaises initiatives sciemment dirigées, qui nous entraînent vers une insuffisance démocratique, la privation de liberté, la perte de souveraineté du peuple, visible de plus en plus grâce au vécu que nous en avons aujourd’hui, resteraient d’autant mieux enfouies dans les méandres tortueux de certains esprits”.