Récemment, une poignée de sympathiques grincheux s’est réunie devant une emblématique discothèque de la station balnéaire Argelès-sur-Mer (secteur Plage nord), avec l’amicale complicité du journal local qui n’a pas hésité à mettre à la Une la tempête sonore dans un verre d’eau (un grand classique en été), au risque de jeter à la vindicte populaire une entreprise de loisirs qui existe depuis plus d’un demi siècle, ou presque, en tout cas le plus ancien établissement de nuit des P-O.

 

Le Collectif Sans Tambour Ni Trompette, qui prend ses quartiers d’été sur les hauteurs de La Massane, s’étonne que ce groupe de râleurs invertébrés se soit concentré à cibler ses accusations sur une enseigne – laquelle d’ailleurs, au passage, a déjà massivement investi pour se mettre aux normes et même au-delà -, alors que, côté bruits, à Argelès-plage, de nuit comme de jour, il y a plus urgent comme, par exemples : le bruit des vagues de la mer Méditerranée ;  les ronflements, ronronnements et autres pétarades qui s’échappent toutes fenêtres ouvertes des résidences secondaires ; le ramassage des ordures ménagères ; le crépitement d’un feu de barbecue ; le moustique qui vient bourdonner dans nos oreilles quand on commence à mettre les doigts de pieds en éventail ; les voisins de sable qui reniflent sans cesse ; le klaxon des vélocipèdes (la rosalie ou le cuistax) ; les pleurnichements de gosses…

Parmi les oiseaux de nuit, rappelons à nos chouettes bilieux qu’il y a pire que le tintamarre des nightclubbers (tout en rappelant à notre Brigade des Hargneux… Qu’il faut que jeunesse se passe et vieillesse se fasse) : la causerie insupportable des goélands en période de nidification de mars à août, ou le cri rauque et typique de la mouette rieuse qui nous fait pleurer en désespoir de cause, le roucoulement des tourterelles… Des colonies d’oiseaux qui ont envahi le littoral de leurs bruits assourdissants vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ou presque.

A ce rythme-là, les danseurs de sardane vont-ils être privés de cobla ? Au pays de la granota, va-t-on déposséder les grenouilles de leur le cri guttural ressemblant au son “coax coax” ?…

Sans vouloir dépasser les bornes, en l’occurrence ici les décibels, tout cela semble bien ridicule. Tenez, pour la petite histoire, mais moins inénarrable : un commerçant employait de nuit un vigile avec un chien pour assurer la sécurité de son établissement. Des riverains se sont plein des (rares) aboiements de l’animal, lorsque ce dernier sniffait une présence anormale… Le vigile s’en est séparé, le temps du gardiennage nocturne. Eh bien vous le croirez ou pas, en l’absence du rottweiler il y a eu de la casse et sont apparus des vols dans le voisinage… Et voilà.

L.M.