“La commune est amenée régulièrement à faire des choix budgétaires. Son budget de fonctionnement de 3 212 272 euros pour l’année 2018 et de 771 160 euros pour l’investissement lui impose de faire des choix politiques qui sont susceptibles de peser lourdement ou plus légèrement sur les contribuables bagéens en fonction notamment de la part dédiée à l’investissement.

Bages a toujours fait le choix de ne pas faire supporter à ses administrés le poids de ses décisions, c’est en ce sens qu’elle n’a pas succombé au chant des sirènes de Perpignan Méditerranée Métropole en 2014 qui a sa propre politique patrimoniale (largement financée par la dette), mais s’est tournée vers la communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris plus économe.

Certains semblent s’émouvoir du projet de réhabilitation de la maison Fabréga, propriété privée vendue par la famille propriétaire à l’Office’66 pour réaliser une opération de réhabilitation et de réaménagement traduite par l’obtention d’un permis de construire obtenu en 2016 pour la création de 12 logements.

Posons-nous un instant les bonnes questions ; la commune effectivement informée du projet a accordé un permis de construire conforme au Plan Local d’Urbanisme (PLU) en vigueur, dans un secteur non classé mais :

• Etait-elle en mesure de la préempter ? Elle aurait effectivement pu sur son budget d’investissement contracter un emprunt qui n’aurait couvert que l’achat…et peser sur les impôts de ses administrés ; il est nécessaire de rappeler au passage qu’une préemption est soumise à un projet d’intérêt général précis.

• Pouvait-elle dans ce cas définir et financer ce projet d’intérêt patrimonial correspondant aux ambitions des riverains « indignés » ? Pour cela, la commune aurait dû aussi recourir à l’emprunt pour financer le projet de restauration, emprunter également pour financer la restauration elle-même ; l’éventuelle participation de la Fondation du patrimoine n’aurait pu en aucun cas éviter une lourde dépense d’investissement à la commune en inadéquation complète avec ses ressources et sa capacité d’endettement.

• Pouvait-elle enfin contraindre l’Office 66 acquéreur de la bâtisse à la conserver et la réhabiliter intégralement ? La Ville est restée subordonnée à sa compétence urbanisme, le projet respectant le PLU, elle n’avait pas vocation à s’immiscer dans le projet à destination d’habitation.

Ceci étant, ce projet lui ayant été présenté, elle s’est réjouie que son partenaire institutionnel réhabilite un ensemble immobilier inoccupé depuis des années et puisse conserver et réaménager la moitié du bâtiment historique, considéré comme « remarquable » sans être contrainte d’en faire supporter la charge aux bagéens

Les avis esthétiques peuvent être partagés voire discutés avec l’Office’66, mais l’économie réalisée sur la fiscalité communale qui nous est impartie ne peut que faire l’unanimité.

Serge SOUBIELLE, maire de Bages.