Communiqué de Joseph Jourda

Comme le disait Jean Jaurès : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».

Alors où est la vérité dans notre village. Est-ce que les milliardaires seraient présents ? Se cacheraient-ils parce qu’ils seraient une tare infamante ? Est-ce une affabulation inconséquente d’un candidat qui tenait sa réunion publique le 18 Février, se réclamant ainsi d’une position de classe abandonnée depuis des lustres pour rallier à lui les gens sincères qui continuent d’y croire ? Où est la vérité ? Les chiffres sont éloquents. Le revenu moyen par foyer fiscal est de 1 319 euros par mois.

Pour le département il est de 1 640 euros. Pour la France enfin de 1 981 euros (Ce sont des données de 2011 vérifiables sur internet). C’est clair, ce n’est donc pas des milliardaires dont il faut avoir peur mais des bas salaires et du chômage qui font la faiblesse des revenus moyens par foyer fiscaux.

Pour augmenter les revenus, il n’y a pas trente solutions. Il en existe deux : augmenter les recettes et dans le même temps, réduire les dépenses. Pour ces dernières, elles sont souvent incompressibles. C’est donc du côté des recettes qu’il faut regarder en faisant comme les indiens.

C’est-à-dire en portant sa main en position de visière sur les yeux pour voir le plus loin possible et non en mettant la main sur les yeux ce qui empêche évidemment toute vision.

Malheureusement, il semblerait que certains candidats(es) aient cette approche fermée sur le monde en laissant supposer que nous pourrions vivre en autarcie dans ce début de 21 ième siècle, sans nous préoccuper de ce qui se passe chez le voisin. Quel esprit réducteur ! Arrêtons de raisonner comme si nous étions dans une cours de récréation de maternelle.

Pour augmenter les recettes fiscales, c’est incontournable, il faut créer des emplois pour que de vrais salaires puissent être perçus. C’est un tel chagrin, une telle peine, une telle révolte qui s’accroche dans votre gorge lorsque vous sentez au cours de discussions avec les jeunes, cette rage enfouie mais bien présente dans leurs têtes qui explose lorsque l’on parle d’avenir. Ils n’ont pas de perspectives. Ils sont les plus durement frappés par le chômage.

Quelle projection dans le futur peut-on avoir en effet avec un salaire de 7-800 euros par mois ? Ils savent que cette démarche intellectuelle est impossible. Ces situations sont intolérables et il y a urgence à essayer d’en sortir.

Peut-être, les futurs élus, pourraient-t-ils proposer de rendre au PIJ sa vocation première, tout en gardant le précieux travail accompli dans l’animation, vocation qui est d’aider les jeunes à trouver une embauche. Évidemment cela nécessiterait plus de moyens pour cette association. Nous serions, c’est vrai, loin du compte pour régler tous les problèmes du travail des jeunes.

Mais cela ne serait-il pas un premier pas vers eux pour soulager cette misère morale dans laquelle ils risquent de s’enfoncer, pour leur donner un point d’approche où ils pourraient en désespoir de cause parler de leurs problèmes ? Ce serait, en tout cas, un premier lien avec les élus. Avez-vous l’occasion de parler franc avec eux, d’entendre leurs cris d’angoisses? Faites-le.

Dans leur désespérance bien comprise, ils s’élèvent contre d’autres qui souffrent les mêmes maux. Si vous êtes sincères, vous comprendrez qu’il faut essayer, en les impliquant, de trouver des solutions.

Alors oui, s’il y avait un seul capitaliste à Estagel, nous devrions nous y mettre à plusieurs, les élus et les futurs en première ligne, pour le convaincre d’investir pour créer de l’emploi. Nous jouerions ainsi nôtre rôle de femmes et d’hommes responsables ayant comme seul objectif, le bien être de ceux avec qui nous arpentons tous les jours les rues de notre village. Ceci dit, n’attendons pas la venue de l’homme providentiel plein de gros sous qui viendrait régler les problèmes à notre place. Réfléchissons, inventons, soyons audacieux. Prenons aussi les propositions qui existent déjà et qui peuvent ouvrir des possibilités d’emplois. Donnons nous la main et ensemble avançons dans cette voie qui est celle de l’avenir d’ Estagel”.