“Nous vous avions alerté, ainsi que le Directeur Académique des P-O, sur l’apparente bonne santé des filières bilingues en catalan sur le 1 degré lors du Groupe de Travail départemental spécifique à l’enseignement du catalan puis lors de la dernière réunion du CALR.
Le nombre des maîtres bilingues issus du concours spécifique et le vivier constitué par des maîtres susceptibles de recevoir l’habilitation, pas toujours exploité et optimisé, ne suffit plus à répondre aux besoins des classes bilingues. Nous étions habitués à être sur le fil du rasoir, nous entrons maintenant carrément dans la découpe.
Le résultat du mouvement départemental validé en CAPD le 17/06/2019 fait apparaître, qu’à la prochaine rentrée scolaire, ce ne seront pas moins de 18 classes bilingues (dont 9 remplaçants) qui seront pourvues par un maître monolingue.
Cette situation extrêmement préoccupante et chronique vient s’ajouter aux difficultés déjà existantes (dédoublements REP ayant affaibli ce vivier enseignant sans anticipation) à savoir que durant l’année scolaire les remplacements pour congé maladie de courte ou longue durée et les congés maternités sont le plus souvent attribués à des enseignants monolingues. Il y a donc rupture dans la continuité du projet pédagogique et un préjudice de fait pour les filières bilingues et du coup pour les parents et élèves concernés.
L’insuffisance des postes ouverts au concours spécifique, l’insuffisance des maîtres bilingues (les habilités ne demandent pas forcément les postes : choix de vie, règles du mouvement défavorables en rapport de ceux issus du CRPE…) sur les postes de titulaires-mobiles et brigades, la déperdition (très modérée dans l’ensemble de l’ordre de 3 % par an et souvent due à des évolutions de carrières : direction d’école, postes détachés…) en maîtres bilingues en cours de carrière, mettent en danger une filière bilingue catalane dont, réunion après réunion, tout le monde se félicite par ailleurs.
L’engouement des familles, qui n’est pas un effet de mode, pour un enseignement bilingue de qualité se poursuit alors que le fossé entre la demande sociale et l’offre du service public se creuse. Cette rentrée 2019-2020 sera, de loin, la plus difficile depuis la création de ces filières ( sans aborder en plus le thème des zones non dotées sur le département). Il en va de la cohérence du plan de développement académique concernant les langues régionales, du sérieux et de la rigueur du Service Public d’Éducation et de l’avenir même de la filière. Quelles mesures compensatoires comptez-vous prendre, Madame la Rectrice, pour en atténuer les difficultés ou y remédier ?”.
A Perpignan, le 09/07/2019
Signataires : Les représentants des organismes membres du CALR concernés pour l’enseignement du catalan : APLEC , Association ARRELS, SIOCCAT, SNUIPP-FSU, SE-UNSA, SUD Education, Nicolas Garcia, vice-président du Conseil Départemental des P-O.