Lundi soir, l’UMP’66 présidé par le sénateur-maire de Le Soler, François Calvet, a tenu, à Saint-Laurent de la Salanque, son premier comité départemental aux lendemains de sa cuisante défaite aux élections législatives du 17 juin 2012.

Jusqu’à cette date, l’UMP’66 détenait les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales. Après les défaites de Daniel Mach (sur la 1ère), de Jean Castex (sur la 3ème) et de Jacqueline Irles (sur la 4ème), il ne lui reste plus que la 2ème circonscription dont les électeurs-trices ont reconduit le docteur Fernand Siré, par ailleurs maire de Saint-Laurent de la Salanque et vice-président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA).

De l’avis de notre correspondant présent sur place, “nous avons assisté ce soir-là à une analyse psychiatrique et psychologique des défaites successives qui depuis des mois ont miné l’UMP’66 : d’abord les cantonales de mars 2011, puis les sénatoriales de septembre 2011, la présidentielle de mai 2012 et, enfin, dernièrement, les législatives du mois de juin…”.

C’est un véritable psychodrame qui se déroulerait à l’intérieur de l’UMP’66.

D’ores et déjà, Daniel Mach, maire de Pollestres et vice-président de l’agglo PMCA, laminé à sa grande surprise sur la 1ère circonscription qu’il détenait pourtant confortablement depuis deux mandats, a annoncé qu’il comptait rebondir : “J’ai déjà connu d’autres défaites, même si je l’avoue celle-ci est la plus difficile… Mais j’en prends ma part de responsabilité (…)”.

De son côté, Jean Castex, maire de Prades et conseiller régional, qui n’a pas convaincu sur la 3ème circonscription où il espérait succéder à François Calvet devenu sénateur entre temps, a, dépité, annoncé un scoop : après la pluie vient le beau temps ! Traduire : “Une vague bleue succède toujours à une vague rose… Même si dans le cas présent on ne peut pas parler de vague rose (…)”.

Sur la 4ème circonscription : rien à (re)dire… en l’absence de la principale intéressée, Jacqueline Irles, maire de Villeneuve-de-la-Raho et vice-présidente de l’agglo PMCA ; laquelle visiblement n’avait pas terminé de faire le ménage dans sa mairie (ce serait là la raison de sa non-participation à ce comité départemental de l’UMP’66… Vous le croyez, vous, ça ?).

Tandis que l’animateur de la soirée, François Calvet, montrait quelques signes de fatigue, c’est l’intervention de Thierry Del Poso, maire de Saint-Cyprien et président de la communauté de communes Sud Roussillon, qui allait réveiller une partie de l’assistance, en se félicitant d’avoir fait campagne pour… Fernand Siré ! En tout cas d’avoir osé et réussi le rassemblement autour de sa personne entre les deux tours, résultats du second tour à l’appui.

Très vite, des réactions allaient fuser… La riposte des “anti-Del Poso” ne s’est pas faite attendre. Il est apparu qu’une solide haine persiste entre certaines personnalités, voire certains clans, au sein de l’UMP’66.

Finalement, ces échanges vifs de propos, parfois de gestes aussi, ont fini, contre toute attente, par éclabousser Jean-Charles Moriconi, secrétaire départemental très controversé de l’UMP’66 et dont, lundi soir, une fois de plus, le rôle et la stratégie idéologique ont été mis à mal. Certains, à voix basse, n’ont pas hésité à réclamer “sa logique démission au lendemain d’un échec électoral historique… Car avec l’élection très contestable du docteur Siré, dans les conditions du “front-de-droite” que l’on connait, on ne peut même pas parler d’un succès de l’UMP ! Il est plus exact de considérer que Bourquin (Ndlr. sénateur socialiste des P-O et président de la Région Languedoc-Roussillon) a réalisé son grand chelem…”.

Fernand Siré ne pouvant laisser passer de telles allusions, même susurrées sur le ton de la confidence, a tenu à réagir, exprimant qu’il avait le soutien officiel des instances nationales de l’UMP pour à l’avenir, et dès à présent “représenter l’UMP partout dans le département”, et que Paris lui avait demandé “de se tenir à disposition, prêt, pour aller aider l’UMP sur l’ensemble du territoire du Languedoc-Roussillon” où, rappelons-le, exception faite du département de la Lozère, il est désormais le seul et unique député UMP ! Et Fernand Siré de conclure : “Paris m’a demandé d’être très présent, je serai très présent. Il faudra compter avec moi et vous pourrez compter sur moi”.

Au final, rien n’a filtré sur une éventuelle – et pourtant nécessaire – réorganisation de l’UMP’66, ce qui n’a pas manqué d’interpeller à la sortie la nouvelle génération, impatiente de participer à la direction du mouvement, et qui n’a pas été tendre envers les actuels dirigeants : “Ils ne sont plus à la hauteur de notre espoir. Si d’ici le renouvellement de nos instances nationales, à l’automne prochain, aucun signe pour le changement n’apparait, alors nous devrons massivement voter pour Fillon afin de renverser Copé et sa clique locale”.

D’autres, enfin, et toujours à l’issue de ce comité départemental de l’UMP’66, se sont inquiétés de l’état des finances de la fédération départementale UMP’66 qui serait matériellement “au bord du gouffre. Tout a été dépensé dans la dernière campagne pour les législatives, et comme nous n’avons plus de député ou si peu, il ne faudra pas compter sur eux pour remonter les comptes…”.

Et puis, comme toujours à la sortie de ce type de comité départemental, il y a ces petites phrases savoureuses, anecdotiques ou historiques, mais qui ont toujours une grande signification :

“Peut-être que le plus mauvais est encore devant nous, avec les élections municipales de 2014… Ah, si Bourquin avait été à droite !… Au moins, avec lui, nous serions sûr et certain dès à présent de garder les clés de la ville de Perpignan et de l’Agglo !…”.

“Depuis Claude Barate (Ndlr. il fut 1er adjoint de Perpignan, député des P-O, secrétaire départemental du RPR…), il n’y a plus eu un leader de droite incontesté dans le département”.