Dans un courriel* adressé hier en fin de matinée à tous les agents du Conseil Départemental des P-O qu’elle préside, Hermeline Malherbe (PS) confirme qu’elle a bien été entendue dans le cadre d’une procédure ouverte par la JIRS** de Marseille – en prenant soin de ne jamais dire que dans cette affaire elle a été mise en examen – mais en précisant que “les dossiers ne concernent pas le Conseil Départemental (…). Cela n’impacte en rien mon mandat de Présidente (…)”

 

Premièrement : la moindre des réactions de sa part eut été que Mme Malherbe confirme les informations diffusées hier dans les médias, à savoir notamment qu’elle a été mise en examen. Et écrire le pourquoi de son audition, suivie de la confiscation de son passeport (pour l’interdiction de quitter le territoire) et le versement d’une caution de 50 000 €uros ! Les salariés du Département66 (comme les habitants des P-O) ont le droit de savoir. Bien évidemment sans que cela ne soit préjudiciable au déroulement de l’enquête en cours.

Deuxièmement : la procédure dans laquelle Mme Malherbe est impliquée remonte aux années où la présidente du Conseil Départemental occupait également les fonctions de présidente de l’OPH66. Qu’elle le veuille ou pas, les deux fonctions sont donc étroitement liées. C’est parce qu’elle était (et qu’elle est toujours) à la tête du Département66 qu’elle a pu se placer stratégiquement aux commandes de l’Office 66.

Troisièmement : autre preuve supplémentaire s’il le fallait pour bien montrer l’imbrication de la collectivité territoriale dont il est ici question dans la gouvernance de l’OPH66 : c’est bien son Directeur de Cabinet au Conseil Général (ainsi dénommé à l’époque) que Mme Malherbe avait installé à la tête de… l’OPH66.

Enfin (pour le moment) : rappelons que l’actuelle présidente de l’OPH66 est Toussainte Calabrèse, maire de Caudiès-de-Fenouillèdes… et vice-présidente du Conseil Départemental des P-O. Est-ce un hasard ?

Certes, tous ces éléments, qu’il est sain de porter à la connaissance du grand public, ce dans l’intérêt d’une meilleure et transparente compréhension de la situation, n’augurent en rien de l’avenir de l’affaire entre les mains de la justice. Il serait hâtif, naïf, fantaisiste, voire diffamant, de porter à partir de là la moindre conclusion.

En revanche, dans le courriel adressé aux agents de la collectivité territoriale qu’elle préside, le détachement vis à vis de l’instruction que prend Mme Malherbe “ès-qualité de Présidente du Département des Pyrénées-Orientales” nous parait, pour le moins, abracadabrantesque, pour ne pas dire hasardeux.

 

L.M.

*Courriel que nous avons publié intégralement dans ces mêmes colonnes, hier en début d’après-midi.

**JIRS = Juridiction interrégionale spécialisée, en l’occurrence ici celle de Marseille (Bouches-du-Rhône).