Nicolas GARCIA (PCF), vice-président du Conseil Départemental en charge de l’Eau, ancien maire d’Elne, nous communique avec prière d’insérer :

 

“Les nappes plio-quaternaires de la plaine du Roussillon constituent une ressource en eau fondamentale et stratégique. Le Syndicat Mixte des nappes de la plaine du Roussillon, que je préside par délégation de la Présidente du Conseil Départemental, a vocation à proposer des règles de gestion permettant de concilier l’usage et la pérennité de cette ressource classée en déficit.

Au travers de la Commission Locale de l’Eau (CLE), certains principes clairs de gestion ont été approuvés à l’unanimité, notamment celui de ne pas augmenter les prélèvements dans la nappe profonde (Pliocène). Ce principe constitue la pierre angulaire du schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) soutenu par l’ensemble des membres de la CLE et le Comité de Bassin. Les services de l’Etat ont réaffirmé à plusieurs occasions cette position.

Il s’avère qu’un dossier récent présenté au CODERST* du mois d’octobre concernant une importante exploitation agricole, située sur le secteur le plus sensible du département « Aspres-Réart » sur lequel plusieurs arrêtés sécheresse concernant 80 communes ont été pris par monsieur le préfet, a obtenu contre toute logique l’avis favorable pour prélever sur la nappe profonde 300 000 M3/An supplémentaires. Cet avis du CODERST, qui peut ne pas être suivi par le Préfet, a été donné contre l’avis des services et des élus du Conseil Départemental, du Syndicat mixte des nappes de la plaine du Roussillon, de l’hydrogéologue qui siège au CODERST, de la Commission Locale de l’Eau (CLE).

La réalisation du forage sans autorisation, nous place devant le fait accompli et la régularisation d’un ouvrage non légal.

Ces prélèvements d’eau supplémentaires interviennent dans une zone où les problèmes quantitatifs de l’eau ont été qualifiés de « structurels » par les services de l’Etat. Ils sont réalisés en amont des forages « eau potable » des communes de Pollestres et Bages (captages prioritaires) qui connaissent des problèmes qualitatifs et/ou quantitatifs assez graves.

A la lumière de ces éléments, il serait judicieux que M. le préfet ne suive pas l’avis du CODERST, sursoit à la signature de l’arrêté et intègre ces prélèvements au partage de la ressource. La mise en Å“uvre de ce « partage de la ressource en eau » est urgente et impérative, elle repose sur une démarche de régularisation « globale » des autorisations de prélèvements dans cette zone notamment pour que les autres exploitations agricoles du périmètre ne soient pas lésées à terme. En matière de ressource en eau, personne n’a le droit d’insulter l’avenir ! Usagers, Département, Etat, Chambre d’agriculture, CLE… doivent aboutir à une gestion efficiente et solidaire de ce bien de plus en plus précieux qu’est l’eau”.

* Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologique