Éric Dupond-Moretti s’en prend à Gabriel Attal et Edouard Philippe, « des rats qui quittent le navire »
(Article de Marceau Taburet • Rédaction Le Huffington Post)

 

Le Huffington Post.- Ambiance de fin de règne. La démission surprise de Sébastien Lecornu, et la crise politique qui s’est ensuivie, ont braqué les projecteurs sur Emmanuel Macron. Seul en son palais, le chef de l’État fait face à de nombreux appels à la démission, voire à sa destitution. À La France insoumise, c’est devenu une question de principe : puisqu’il est l’agent du « chaos », il doit partir.

Mais de façon plus surprenante, son ancien Premier ministre Édouard Philippe espère lui aussi son départ précipité de l’Élysée. Quant à Gabriel Attal, également ancien chef du gouvernement, il a eu des propos très durs contre le Président, expliquant sur le plateau de TF1 « ne plus comprendre ses décisions ». Deux anciens proches d’Emmanuel Macron qui le lâchent en pleine tempête, voilà qui n’a pas plu aux macronistes historiques.

« Quelques rats quittent le navire », observe Éric Dupond-Moretti. L’ancien ministre de la Justice, invité de BFMTV ce jeudi 9 octobre, n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. S’il a quitté la place Vendôme depuis un an, il assure « toujours croire » au macronisme. « Ne conjuguez pas mon opinion au passé », plaide-t-il.

En retrait de la vie politique, il estime que les critiques et les attaques dont fait actuellement l’objet Emmanuel Macron sont « le lot de tous les présidents qui ne peuvent pas se représenter et qui sont en fin de règne ». « Nous sommes dans un pays régicide », poursuit-il, comme pour filer la métaphore d’un peuple français prêt à sacrifier la tête de ses représentants.

 

 

« Attal est la création d’Emmanuel Macron »

 

Sur Gabriel Attal, Éric Dupond-Moretti estime que « c’est la création d’Emmanuel Macron » et que « sans lui il n’est rien ». Sur Édouard Philippe, il se montre plus critique encore. « Je suis sidéré que quelqu’un qui envisage d’être président grève par anticipation la fonction à laquelle il aspire ». Puis : « Il propose un quinquennat à géométrie variable au gré de l’opinion publique ? C’est incompréhensible et contraire à toutes nos institutions ».

Il y a quelques jours, ses cibles s’appelaient Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, rendus coupables d’atteintes à l’indépendance de la justice et d’instrumentalisation du Conseil constitutionnel, selon lui. Voilà pour un Dupond-Moretti visiblement très en forme qui, bien qu’il ait pris du recul sur le champ politique, n’en demeure pas incisif.

 

(Source : Le Huffington Post)