Communiqué de presse.

 

“Mais ou sont passés les écologistes ?

 

A la suite de la nomination de Madame BORNE au ministère de l’Ecologie et de l’article de Christelle BERTRAND dans l’Indépendant du 18/7 (voir rubrique France « LGV ») je cite : la ministre devra aussi ouvrir la voie à de nouvelles sources de financement pour la LGV entre Bordeaux et Toulouse

 

Pour information la ligne Bordeaux-Toulouse ne souffre pas d’une usure avancée, son seul défaut est sa signalisation qui ne permet pas une grande fluidité.
Il s’agit en effet de la signalisation « BAPR » (Block Automatique à permissivité restreinte) ; c’est en général la signalisation utilisée lorsqu’on supprime la signalisation manuelle pour les lignes à faible densité de circulation.
Par ailleurs, concernant la densité de trafic, nous avons relevé pour un jour de semaine la circulation de sept trains intercités et de cinq TGV soit vingt-quatre pour les deux sens. Il faut ajouter à cela des TER (Train Express Régional), plus nombreux sur les axes Bordeaux – Langon et Montauban-Toulouse sans oublier trente-cinq à quarante trains de marchandises ; en conclusion on peut considérer une circulation journalière de 100 à 110 trains.

Ainsi, la seule raison de créer une ligne LGV parallèle à la ligne classique Bordeaux – Toulouse, ne relève que d’une volonté de relier à grande vitesse depuis Paris, la métropole toulousaine de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée.

Il existe en Occitanie une ligne traditionnelle de 150 km, Montpellier-Perpignan. Cette ligne est inondable et submersible sur 70% de son parcours (entre Narbonne et Perpignan), sans aucune possibilité d’aménagement puisque protégée par la loi littoral et Natura 2000 et sans aucune possibilité d’échappatoire.
Elle dessert par ailleurs les cinq plus grandes villes de la région après Toulouse, et le tronçon Montpellier -Narbonne est reconnu comme étant proche de la saturation.
Au moindre incident sur cette ligne tout le sud Européen/ méditerranéen serait paralysé tant pour le trafic Grandes Lignes que TER, pour les clients du quotidien de Nîmes à Perpignan, et pour le fret.

Pourtant l’article du journal l’Indépendant n’a soulevé aucun commentaire ni des écologistes ni des élus du Languedoc-Roussillon.

Parallèlement, à l’arc ferroviaire méditerranéen, il circule tous les jours, sur l’autoroute A9, plus de 10 000 poids lourds avec des pointes avoisinant 15 000 ; parallèlement également 9 000 voyageurs empruntent l’avion entre Barcelone et Paris. Cela représente l’équivalent plus de 200 trains et environ quinze TGV duplex. Alors la transition énergétique est-elle un mythe ou une réalité ? Ou tout simplement un moyen d’augmenter le carburant à la pompe ?

Louis ARMAND a déclaré un jour : le chemin de fer sera le moyen de transport du 21e siècle s’il parvient à survivre au 20e siècle. Le chemin de fer a relativement bien survécu au 20eme siècle, ce sont les Hommes qui sont en retard, souvent pour des raisons assez étonnantes.

Allons-nous assister à une mutation du transport autoroutier et voir demain les poids lourds circuler en utilisant des énergies propres, l’hydrogène par exemple ? Allons-nous voir les poids lourds circuler au touche-touche sur une voie spécialisée de l’autoroute (platooning) ? Allons-nous assister au doublement de l’autoroute A9 ? Pourquoi pas.

Il est temps pour l’Union Européenne de préparer le 5eme paquet ferroviaire concernant l’écologie et proposer de nouvelles solutions ferroviaires écologiques.

En conclusion le chainon manquant est l’exemple même de l’anti-transition écologique et énergétique, le « ver » de l’Euro-Région.
Une prochaine approche verra peut-être se réaliser une portion de ligne nouvelle entre Montpellier et Béziers, qui permettra en particulier de pallier les défaillances du pont du maréchal Foch de Sète, mais cette opération est insuffisante pour la LNMP et la fluidité des circulations sur la ligne traditionnelle car il faut dans le même temps réaliser le tronçon Toulouges-Rivesaltes et garder en mémoire que Perpignan possède 2 pénétrantes au sud.

En attendant allons-nous retrouver les écologistes ?

 

 

Nota :

Afin de compliquer un peu plus la situation, les échos nous informent que la bataille commence à faire rage sur l’axe Barcelone-Paris entre les deux compagnies ferroviaires SNCF et RENFE qui entendent désormais rouler seules et sans limitation territoriale en profitant de la libéralisation de leurs lignes.
Pour la RENFE mettre le cap sur Paris par la LGV c’est avoir accès annuellement à 21 millions de voyageurs.
En ce qui nous concerne nous pensons que cette bataille entre concurrents est peut être le déclenchement d’une mise en chantier de la LNMP et en terminer avec cet « abcès » infrastructurel que représente le chainon manquant.

Il reste maintenant à connaitre la position de nos politiques”.

 

Energie TGV