Fouzi Bouhadi (UMP), ingénieur, ancien élu de la Ville de Perpignan, communique

“La fusion des régions : Enfin, une réforme qui fait rêver !

Après avoir testé le matraquage fiscal et ses conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat et la consommation, le président de la république a enfin compris que la réduction des dépenses publiques exige des réformes difficiles, qui nécessitent que l’intérêt de la France et des Français soit mis au-dessus des considérations partisanes et autres jeux politiciens.

Le sandwich territorial est devenu trop grand et onéreux. Il a perdu de ses vertus démocratiques et de son utilité publique. Il a mis la France dans une situation financière intenable. Il était donc évident que l’état devait agir.

Je pense, entant que républicain, qu’il y a des périodes de la vie politique où il faut savoir mettre sa sensibilité politique de côté dans l’intérêt suprême de la France pour soutenir ce qui est le mieux pour les Français. C’est le cas de cette réforme territoriale qui va dans le sens de l’intérêt collectif.

En ce qui concerne notre région, qui est appelée à fusionner avec la région Midi-Pyrénées. Je pense que ce choix ne peut pas être pire que la gouvernance régionale de Montpellier de ces deux dernières décennies, inégale envers les autres agglomérations du Languedoc-Roussillon. Elle est même la cause d’un certain nombre de retards et partiellement responsable de la situation alarmante de l’emploi dans notre territoire local.

Pour moi, Toulouse est le point d’intersection entre la réalité et le rêve, entre la puissance de l’industrie aéronautique et l’espoir de faire de notre territoire une future plateforme de sous-traitance et de services aéronautiques.

C’est bien pour cela que la société EAS mérite d’être soutenue et sauvée, et mérite une attention particulière dans la construction d’une future stratégie de développement économique en adéquation avec cette future réforme territoriale.

La réalité ne permet plus de nous contenter d’une économie non diversifiée, basée essentiellement sur le commerce et le tourisme.

Nous savons tous que dans cette période de morosité économique, tout espoir pour industrialiser, même infimement, notre territoire est faible voire nul… par contre, cette réforme pourrait être une bonne opportunité stratégique pour revoir les perspectives de développement économique de notre territoire en se focalisant sur les secteurs à développer et qui échappent à la crise telle que l’aéronautique.

La réalité, ce sont aussi ces nombreux atouts de notre territoire, qui plaident favorablement pour le développement d’un nouveau secteur de sous-traitance et de services aéronautiques.

Demandez à cette petite école d’ingénieurs, IMERIR, que j’ai connu entant qu’enseignant pendant 3ans, combien a-t-elle fourni d’ingénieurs à l’aérospatial, à Air bus…etc ?

Demandez à la CCI le nombre de petits sous-traitants en aéronautique, méconnus, presque invisibles, que j’ai découvert par hasard quand j’ai organisé le premier et dernier salon des technologies à Tecnosud en 1996, qui sont en sous-traitance directe avec les grands noms de l’aéronautique ?

Le développement de ce secteur revient également à développer la formation qualifiante et l’enseignement supérieur.

Il me parait évident que pour accompagner ce possible développement, nous avons besoin sur notre territoire d’au moins 2 écoles : une HEC pour le commerce et le management et une école d’ingénieurs comme celle des mines de Nîmes ou l’ENSAM de Talence…

Cette réforme fera également de notre territoire une façade maritime de Toulouse, comme Toulouse pourrait être également une vitrine attractive d’affaires et d’investissements pour développer aussi une industrie navale autours de Catana.

Je suis persuadé qu’avec cette future réforme, Il est permis de rêver parce que les grandes ambitions se nourrissent de rêves, et si « un rêve est la moitié d’une réalité » comme disait Joseph Joubert, travaillons alors et redoublons d’efforts et d’imaginations pour concrétiser l’autre moitié de la réalité”.