Me Jacqueline Amiel Donat (PS), tête de liste du Groupe d’opposition Nouvelle Union avec la gauche au sein du conseil municipal de la Ville de Perpignan, a adressé le courrier suivant à Harlem Désir, 1rer secrétaire national, suite aux incidents qui ont eu lieu, lundi soir, dans les locaux de la section locale du PS…

OBJET : Contestation

 

“Cher Premier secrétaire, Cher Camarade,

 

Dans le prolongement du courriel que je t’ai adressé hier soir, je te saisis afin de contester la décision prise par Christian Bourquin et quelques militants à main levée hier soir (juste une cinquantaine), consistant à ne pas respecter le calendrier fixé dans la circulaire n°1386 de notre parti.

Uniquement pour la Ville de Perpignan, il a décidé que pour la désignation de la tête de liste, il y aurait appel de candidatures et vote avant le 14 juillet 2013, et ce, contrairement au calendrier national prévoyant un vote par les militants du 10 au 17 octobre 2013.

Sa motivation est claire car il veut échapper à la règle du non cumul qui pourrait malgré tout être imposée, ne serait-ce que de manière interne à notre parti.

Il veut donc imposer la candidature de Ségolène Neuville, déjà en cumul de mandats de députée et de conseillère générale (ayant gardé toutes ses délégations de vice présidente, même si elle en a abandonné le titre), et de Jacques Cresta, déjà en cumul de mandats de député et de vice président de la Région, outre sa fonction de Premier fédéral du PS66.

Il a déjà annoncé à plusieurs reprises dans la presse locale que c’était là son choix (ce qui renvoie une piètre image de notre parti en terme de démocratie …).

 

En fait, ce qui s’est passé hier soir au cours de la réunion de section de Perpignan, est révélateur de la stratégie qu’il veut imposer pour arriver à ses fins :

 

1°- Il a avoué que depuis plus de deux ans et demi, il bloquait toute adhésion nouvelle à la section de Perpignan. Il y aurait eu de nombreuses adhésions au PS au moment des manifestations contre la réforme des retraites, puis lors des Primaires socialistes et enfin lors de la campagne présidentielle. Il a reconnu ce qui constitue une faute es qualité de Secrétaire de section, tout en se justifiant par le fait qu’il ne voulait pas « qu’on vole leur vote aux militants de Perpignan ». Sous entendu, il y aurait de « vrais » militants, les anciens (dont il reste peu, si ce n’est une majorité d’affidés, les autres n’étant même pas venus lors des votes pour le dernier Congrès), et il y aurait les « faux » militants, ceux qui ont adhéré dans le grand mouvement de fond qui a permis la résistance aux réformes sarkozistes, la victoire de notre Président et de nos parlementaires … C’est dans cette finalité là qu’apparemment 150 à 180 adhésions nouvelles auraient été bloquées (dont les jeunes des quartiers qu’il a instrumentalisé hier soir).

2°- Les incidents d’hier soir ne résultent pas de la venue d’une dizaine de jeunes adhérents auxquels l’accès au local du PS a été refusé : la police était là ( ?) et elle n’a pas eu à intervenir car il n’y a pas eu d’incidents. Les incidents sont intervenus après le départ de la plupart d’entre eux lorsque trois de ces jeunes ont voulu assister à la réunion.

Christian Bourquin a alors demandé qu’on les sorte car, selon lui, la réunion était privée et réservée aux seuls adhérents PS rattachés à la section de Perpignan : cris, insultes, raccompagnement musclé à la porte et au bout de près d’une heure, les jeunes en question se voient la porte métallique fermée sur leur nez.

Puis, il a essayé de me rendre responsable d’un prétendu « putsch » qu’auraient voulu faire ces jeunes… J’avoue être sortie de mes gonds d’autant que je ne pouvais cautionner ce comportement à l’égard de ces jeunes issus des quartiers défavorisés de la Ville. Je jure que c’était bien la première fois que je voyais ces jeunes.

Mais la question n’est pas là.

 

En fait la stratégie de Christian Bourquin était « passer en force » le calendrier spécifique pour Ségolène Neuville. J’avais commis « l’imprudence », après avoir fait vérifier auprès de certains membres du B.N. qu’il n’y avait aucune dérogation accordée pour Perpignan, d’avoir adressé à Christian Bourquin et à Jacques Cresta, la circulaire n°1386, récupérée sur internet puisque non distribuée aux militants. Mon mail, dont tu trouveras copie en pièce jointe, a été envoyé à 16h 40 hier, avec pour objet « à toutes fins utiles… ».

Je les ai donc informés que j’entendais faire état de cette circulaire et dissuader les militants présents de voter à sa demande un calendrier spécifique à Perpignan, en violation du calendrier national.

J’avais donc préparé des copies de la circulaire pour la distribuer aux camarades.

 

Cet incident a été sciemment provoqué par Christian Bourquin, lui qui vient toujours aux réunions de section avec son « staff » du Conseil régional (dont certains ne sont pas membres de la section, ni même PS…) et qui laisse –sauf hier soir – des militants non encore inscrits à la section, voire des militants d’autres sections, assister à nos réunions.

Alors pourquoi avoir voulu qu’on « sorte » ces trois jeunes, puis dans la foulée, deux de mes proches dont le secrétaire du Groupe d’opposition municipale que je préside ?

 

En fait,  en provoquant cet incident, en m’accusant de « putsch », en m’incitant à sortir de mes gonds et à partir, ce que recherchait Christian Bourquin c’était d’éviter tout débat sur le caractère illégitime du calendrier spécifique qu’il voulait faire entériner en section.

Après que je sois partie, il s’est attaqué à certains militants jusqu’à ce que ces derniers « craquent » et partent à leur tour …

Il a fait « place nette » et conforté par le vote à main levée de ses seuls affidés, a décidé de ce calendrier illicite (la liste de présence que pour ma part je n’ai pas signé, ne prend pas en compte les départs en cours de réunion…).

 

Voilà comment on met en place la machine à perdre toute chance de gagner une ville de plus de 100.000 habitants. 

 

Là où il faut rassembler toutes les forces de gauche, Christian Bourquin divise, y compris dans notre propre Parti.

 

Là où il faut susciter un engouement, notamment des jeunes, Christian Bourquin leur ferme la porte au nez de manière brutale et non exempte de discrimination.

 

Là où au-delà de notre parti, nous devrions être en train de bâtir un projet , Christian Bourquin ne se préoccupe que de « garder la main » en désignant les « siens » au mépris de notre volonté de rénovation et de moralisation de la politique par le non cumul de mandats.

 

Alors vraiment je me permets d’insister sur le fait qu’il est temps de mettre un terme à ces violations répétées de nos règles et à ces coups de force permanents qui discréditent notre Parti et salissent nos valeurs fondamentales.

Je te demande donc, et pour le moins,  de rappeler à l’ordre la Fédération Catalane du PS, de lui intimer l’ordre de respecter la Circulaire n° 1386 et de déclarer nulle et non avenue la décision prise hier soir par Christian Bourquin au sein de la Section de Perpignan.

 

Avec mes amitiés socialistes”.

 

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