André Bascou, ancien député et ex-secrétaire de la fédération départementale RPR des Pyrénées-Orientales, maire de Rivesaltes, est l’auteur sans conteste de la plus grosse erreur de comptabilité connue à ce-jour, dans le département, et qui pourrait bien lui valoir d’entrer dans le très select “Guiness Book” (le “Livre des Records”).
Le plus rigolo, ou plutôt le plus surprenant, c’est que cette faute de gestion “hé-naur-me” concerne un élu plutôt (re)connu pour être tatillon, maniaque et pointilleux quand il s’agit de jongler avec les chiffres, tant il est décrit par ses proches comme minutieux. Pire : un tondeur d’oeufs ! Capable de fendre un cheveu en deux, de faire trois morceaux d’une cerise, tout ça pour passer au peigne fin une addition… Une division, ou encore une soustraction.
André Bascou lui-même est à l’origine de ce portrait entre assiduité et ténacité, pour au bout du compte en avoir pour son compte et, en fin de compte, être loin du compte… Lui qui se définit souvent comme “Le Jean Vila de la droite dans le département”, en référence au maire communiste de Cabestany qui n’a pas augmenté les impôts dans sa commune depuis belle lurette, vient de trébucher sur une somme digne d’un gagnant du premier rang au Loto de La Française Des Jeux.
En fin d’année dernière, amené à solder définitivement les comptes de sa communauté de communes, Rivesaltais-Agly, pour intégrer l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), le maire de Rivesaltes a du redistribuer, comme l’y oblige la loi, la cagnotte restante, soit très précisément 2 929 705 euros à partager entre les 9 communes de feu Rivesaltais-Agly : Cases-de-Pène, Cassagnes, Espira-de-l’Agly, Estagel, Montner, Opoul-Périllos, Rivesaltes, Salses-le-Château et Tautavel.
Sauf que ce montant de 2 929 705 euros arrêté par André Bascou, en tout cas confirmé par lui en tant que président de ladite communauté de communes, était erroné de… 997 533 euros. Une surévaluation représentant carrément un tiers de la globalité de la somme, mais un montant surévalué qui a été encaissé par les 9 villages précédemment cités.
Aujourd’hui, les communes doivent restituer intégralement ce trop versé, sauf que pour l’une d’entre elle, Salses-le-Château – reconnaît-on dans le service Juridique de l’Agglo de Perpignan – se pose désormais le délicat problème de savoir à qui et comment ? Car, d’une part, la communauté de communes Rivesaltais-Agly n’existe plus et, d’autre part, la commune de Salses n’a signé aucune convention avec l’Agglo PMCA…
Bref, mystère et boule de gomme. Tout cela parait bien abracadabrantesque ! Entre confusion, embrouillamini et incompréhension, le roi rivesaltais de l’algèbre tout compte fait n’arrive plus à faire un compte rond sur le compte de la cagnotte CIF (Coefficient d’Intégration Fiscale qui traduit la richesse en taxes que peut apporter une commune). Comprenne qui pourra.
La morale de cette histoire, car il y en a une, c’est qu’à l’UMP des Pyrénées-Orientales, et à notre humble avis, on devrait se dépêcher de débloquer des fonds spéciaux pour acquérir une calculette afin d’arriver enfin à faire des comptes exacts. Sérieusement.
Car entre un maire de Saint-Cyprien, Thierry Del Poso, qui confond 50 000 avec 5 000 (certes, il ne s’agissait là que… d’habitants), et un maire de Rivesaltes, André Bascou, qui redistribue une somme virtuelle 997 533 euros (certes, il ne s’agissait que d’une grossière erreur de comptabilité) – deux élus soutenus par l’UMP – l’UMP reste loin du compte !
D’ailleurs, nous, à la place d’Alain Got, qui s’est vu récemment ravir l’investiture UMP en Comité départemental, sur le canton voisin de Saint-Laurent-de-la-Salanque pour les prochaines élections cantonales, nous, on exigerait que le vote des militants soit… recompté !