Actuellement, une bétonisation aveugle bat son plein sur le sol roussillonnais, avec, notamment, mais pas que… la “sarcellisation” d’une partie de nos stations balnéaires et pyrénéennes, grâce à l’amicale complicité de nos très chers élus de aqui

 

Ce n’est pas demain la veille, dans ces conditions, et sans une marche-arrière immédiate, que le tourisme roussillonnais va devenir attractif pour le secteur du “haut-de-gamme”, du “bio” et de l’éco-responsabilité, etc.

Au-delà de problèmes environnementaux liés à cette expansion trop souvent incontrôlée, se posent également des difficultés au quotidien pour les riverains (et futurs habitants) de ces nouvelles constructions sans architecture notable !

Si aujourd’hui les phares de l’actualité sont essentiellement positionnés sur la problématique de l’eau, il faut aussi mettre en lumière les conséquences qu’entraine sur la qualité de vie des habitants cette urbanisation galopante à grande échelle, comme chacun peut aisément le constater dans les communes autour de Perpignan, ou encore en Agly-Salanque, ainsi qu’à Argelès-sur-Mer, Elne ou Ortaffa.

Par exemple : le problème du stationnement, ou celui de la création de pistes cyclables en harmonie avec le déplacement des piétons et/ ou la circulation automobile. La plupart des constructions autorisées font disparaître définitivement du paysage urbain les trottoirs, obligeant le promeneur ou le simple passant à emprunter la chaussée pour aller et venir.

Dans trop de communes, on ne respecte plus les deux places de stationnement – parking ou garage in situ ! – par logement nouveau mis sur le marché. Pire : on voit des immeubles sortir de terre avec même pas une place de stationnement par appartement. Alors que chacun sait – sauf nos élus visiblement – que dans chaque foyer maintenant il y a au minimum deux voitures, sans oublier les véhicules des “visiteurs”… Mais comment les maires des P-O ici concernés peuvent-ils être autant hors-sol, en dehors de toute réalité sociétale ?

Partout, partout, le département est grignoté, parfois carrément défiguré : des élus main dans la main avec une poignée de promoteurs-lotisseurs attitrés s’emploient à miter les paysages de notre territoire jusqu’à les rendre obèses de béton, jusqu’à “coroniser” le littoral par endroits !

Dans ce tempo là, il y a vraiment urgence à réagir. Concernant le département des P-O, ce n’est certainement pas des partis politiques écologistes que viendra le sursaut ; les entendez-vous ? Ils ne fleurissent qu’à chaque rendez-vous électoral, le reste du temps : N.A.D.A.

Un élu a décidé de prendre le taureau par les cornes : Yves Porteix, maire de Sorède (environ 3 550 habitants), “la Perle des Albères”. Il mène une réflexion pour imposer à l’avenir à tout lotisseur dans sa commune, l’obligation d’aménager un terrain attenant en aire de stationnement, en fonction du nombre de lots construits : “C’est vrai, nous a-t-il confié, que maintenant il y a plusieurs véhicules dans une famille, pour des raisons professionnelles ou simplement familiales. Cela peut créer des tensions de voisinage, avec des voitures stationnées devant l’accès à un garage, devant un portail ou une porte d’habitation… Nous devons réfléchir à des solutions, innover, réinventer le fonctionnement de tous nos modes de déplacement, en tenant compte évidemment de la place de l’auto, sinon, boostée par une démographie en hausse sur le territoire de nos communes, la situation va devenir invivable dans certains quartiers, dans nos villages. Car on ne peut pas non plus fermer la porte à celles et ceux qui ont choisi de venir vivre chez nous. Ce serait ridicule. Nous devons nous adapter à ce nouveau contexte “.

Enfin, rappelons que 99,9% des constructions en cours dans les P-O sont légales. Certes, aucun maire ne prendrait le risque d’être dans l’illégalité (de ce côté là). On ne peut en revanche que déplorer qu’ils ne soient pas visionnaires (sur ce sujet là)… et qu’ils ne soient pas impliqués davantage dans les enjeux sociétaux (et regardant sur une architecture esthétique qui pourrait marquer positivement leur passage).

 

L.M.